Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 1 mars 2020


Tous irradiés ? (1)

Que peuvent avoir de commun, la campagne champenoise et le sud de l’Alsace au bord du Rhin ?  Le même mépris irresponsable pour les populations.

A 20 kms de Reims, à Moronvillars, un immense terrain de 500 hectares. Le Maire, M. Girard, a beau s’évertuer à interroger l’Etat sur le devenir de ce site, « Secret Défense » est la seule réponse laconique qu’on lui adresse… Et pour cause ! Le site, occupé par le Commissariat à l’Energie Atomique de 1957 à 2013, a servi de terrain d’expérimentation pour tester l’amorçage de la bombe atomique, et ce, dans la plus grande opacité. Contrôlé, à l’origine, par 48 gardiens, employant 250 salariés, il a été déserté, ne laissant sur place que quelques vigiles et des tonnes de déchets. Au mépris de la loi, la dépollution n’a jamais été entreprise. Il a fallu qu’un quidam y pénètre, qu’un labo indépendant (la CRIIRAD) (2) s’en mêle pour découvrir que ce coin de la campagne n’était qu’une poubelle : des fûts métalliques à la radioactivité importante, des sacs stockés sous tentes tout aussi répulsifs, 2,7 tonnes d’uranium appauvri et même 50 ogives non éclatées, coincées au fond d’un puits ! Que la campagne est belle… avec sa rivière voisine et sa nappe phréatique en voie de contamination par le tritium et le béryllium… Face à ces révélations diffusées en sourdine, l’Etat s’est voulu transparent à sa manière : une commission « d’information » composée d’experts triés sur le volet s’est mise en place. Elle se réunit une fois par an, les téléphones portables des participants sont confisqués, les enregistrements interdits, le public et la presse écartés comme le Maire de la commune !

Sûr que le démantèlement laborieux de la centrale de Fessenheim va nous permettre d’autres joyeusetés toxiques… dans l’intérêt général ! L’évacuation du combustible irradié ne commencerait qu’en 2029 et le cœur de chaque réacteur bourré d’uranium enrichi, serait stocké pendant 8 ans dans des piscines pour en diminuer la radioactivité. Pendant cette période à hauts risques, la centrale, toujours exposée aux risques sismiques, disposera-t-elle de groupes électrogènes ou de diesels de secours qui lui font défaut malgré l’obligation édictée en 2018 ? Pas de réponse à la question de savoir que faire lors d’un « incident » interrompant l’alimentation électrique et le pompage de l’eau ! Et pourtant, en haut lieu, averti, on sait que « si la piscine se vide en eau, le combustible irradié s’auto-enflamme provoquant un incident majeur » ! Ne vous inquiétez pas, braves gens, il faut 5 ans d’opérations préparatoires avant le début du démantèlement. Il est prévu en 2035. On est si peu concerné ! Les déchets ultimes enfouis à Bure, ce coin de campagne en Meuse qui serait resté presque secret, si des activistes n’y avaient été évacués manu militari à plusieurs reprises ! Quant à la masse des déchets résultant du démantèlement de la centrale, il est prévu qu’une usine implantée à Fessenheim fasse l’affaire. Elle est destinée à fondre l’acier, les cuves du réacteur et autres générateurs de vapeur pour fabriquer, in fine, des objets de consommation courante comme des casseroles… Bon ! De l’autre côté du Rhin, les réticences obligeront peut-être à éloigner cet objet de retraitement que les Allemands ne sauraient voir s’installer à la porte de leur frontière ! L’avenir irradié nous est promis !

Serve Victor,
(1)   D’après de cours articles du Canard enchaîné et du Monde
(2)   CRIIRAD – Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité

Orano
E. Philippe décrète qu’Orano doit démanteler enfin, au Tricastin, une installation avec ses 30 000 tonnes d’uranium accumulés, à finir dans 31 ans, promesse de nucléocrate !
Rappel : démonter Brenillis n’est pas fini après 35 ans ! Il faut plus de temps pour détruire que pour produire ! Mais, au fait, qui va payer tout cela ? Silence, on tourne !
www.trazibule.fr/  n° 143

Corruption agricole
Le New York Times publie qu’une large partie des 60 milliards (40 % du budget européen) de subventions pour la Politique Agricole Commune est détournée au profit d’oligarques des pays de l’Est. Une véritable mafia agricole profite d’un système de corruption à grande échelle au plus haut niveau des Etats : les oligarchies locales fraudent et détournent les subsides européens.
République tchèque : le 1er ministre a piqué 40 millions en 2018. Hongrie : Viktor Orban a cédé des milliers d’hectares à ses proches pour les enrichir de subventions. Bulgarie : 100 structures juridiques touchent 75 % des aides. Indexées sur la taille des exploitations, ces subventions favorisent l’émergence d’immenses ensembles fonctionnant avec très peu d’emplois et en mode agro-industriel. La PAC freine donc le développement rural, son but initial, car cela conduit au maintien d’une paysannerie sans terre, exploitée par ces grandes structures agricoles. Trazibule n° 144