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Entre fanfaronnade et crainte
Bruxelles l’a exigé, Hollande s’exécute à petits pas. Le
rapport Moreau a rendu de «neutres» conclusions. La 4ème
contre-réforme des retraites après celles de Balladur, Raffarin, Fillon, est
sur la table. De 37,5 annuités à 41 en 2012, il en faudrait désormais 43 voire
44 pour espérer une retraite à taux plein. C’est le prix de 7 milliards à
trouver.
Pour y parvenir, les socialos
comptent claironner que l’âge légal du départ à la retraite reste inchangé
et comme l’allongement de la durée du travail n’y suffira pas, la baisse des
pensions par la désindexation paraîtra indolore. Quant à la hausse de la CSG,
la fin des abattements fiscaux pour les parents ayant 3 enfants et plus, il
leur faudra trouver d’autres arguments et du savoir-faire politicien pour faire
oublier qu’ils étaient contre les « réformes » précédentes ainsi que
leur capitulation devant le Medef refusant toute hausse des cotisations
patronales.
Ils vont également nous bassiner avec leur
« courage » gestionnaire pour restreindre la durée d’indemnisation du
chômage trop longue à leur goût, au plafond trop haut, pour introduire sa dégressivité
en espérant que nombre de chômeurs basculent dans la catégorie des minima
sociaux et disparaissent des statistiques du chômage.
Hollande l’a assuré à ses ministres : «Un mouvement social d’ampleur est évitable».
Regardez l’accord de l’insécurisation de l’emploi, c’est validé sans trop de
remous ! Sa méthode : dépolitiser le débat par expert interposé, se
présenter en bon gestionnaire et déminer le terrain social et politique. Rassurer
d’abord : «Aucune décision n’est
prise», et, en bon Ponce Pilate, s’en remettre à la conférence sociale, à
la bienveillance des collabos qui ont déjà sévi. Ces petits calculs politiciens
des mauvais coups assénés pendant l’été suffiront-ils ? Pas sûr ! C’est
pourquoi Hollande veut éviter la mobilisation des bataillons de la SNCF, d’EDF et
de certains services publics. Donc, pas touche aux régimes spéciaux et au mode
de calcul des retraites des fonctionnaires ?
N’empêche, des députés s’affolent tel Menucci : «La retraite c’est le patrimoine des Français
qui n’en ont pas !» ou la bande à Bartolone : attention ! «Le climat est anxiogène, la retraite peut
être le point de basculement», il faut éviter le «risque d’un mouvement social». Quant à Ayrault il en reste à la
langue de bois : ces «réformes»
de «justice» permettront de «construire un modèle de gauche durable»
( !). Hollande se rêvait en Schröder mais il risque de se réveiller en
Papandréou car ses recettes prises dans les poches du peuple ne juguleront pas
la récession et seront insuffisantes pour rembourser la dette de 1 800
milliards ! Il ne lui reste qu’à naviguer entre fanfaronnade et crainte
tout en agitant la peur du FN, assurant ainsi sa progression. Pas très
réjouissant l’avenir des socialos confrontés
aux prochaines élections… mais d’ici là le ciel social se sera peut-être
éclairci.