Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 24 juin 2013

En mémoire de Clément Méric


Clément Méric était un jeune étudiant brillant, frêle d’allure mais aux solides convictions.
Clément était un syndicaliste étudiant engagé contre la recrudescence de l’extrême droite.
Il était parfaitement conscient des risques réels du retour de la peste brune qui gangrène de nombreux pays européens en crise, y compris le nôtre.
Clément en est mort  le 5 juin, agressé par des brutes fascistes écervelées, des pit-bulls, comme ils se dénomment eux-mêmes.

Clément, tu es des nôtres, parce que tu resteras dans la mémoire de ceux qui ne cessent et ne cesseront de rappeler que, depuis 2010, rien qu’à Lyon, plus de 40 agressions ont été recensées.

En 2012, c’est à coups de battes de base-ball que des nervis ont provoqué la mort d’un jeune anarchiste à Besançon.
C’est à Toulouse que le groupe Bloc identitaire a massacré un étudiant chilien devenu hémiplégique.
C’est à Grenoble que 6 jeunes communistes ont été agressés à coups de barres de fer et de matraques.
C’est en 2013 que deux couples asiatiques ont été molestés par une bande du GUD.

Clément, au nom des AES, je proclame que nous allons continuer ton combat contre le Front de la haine.
Car nous savons que le fascisme qui monte,
Ce n’est pas seulement ces milices en germe qui veulent distiller la terreur. Ce n’est pas seulement les JNR, l’œuvre française, la Troisième Voie, Génération identitaire, le GUD et nostalgiques de l’OAS et du pétainisme.
Ce n’est pas seulement ceux de Civitas, les nationaux intégristes cathos et ceux du Printemps franchouillard et homophobe,
Ce n’est pas seulement ces militaires qui, dans la revue l’Arsenal appellent à un putsch et comptent sur des capitaines et même des généraux installés au sommet de l’appareil d’Etat, comme les généraux Puga, Devillers ou encore Dary, le co-orgnisateur de la manif pour tous.
Le fascisme ce n’est pas seulement ces apprentis miliciens et putschistes qui prétendent répandre la terreur et la haine contre les étrangers, les Maghrébins, les Roms et ceux qui les défendent.

Le fascisme, c’est l’agrégation de trois éléments qui sont en train de féconder la bête immonde.
C’est d’abord et surtout un programme social national démagogique tel qu’il est incarné par le FN dédiabolisé.
C’est ensuite, sous le vocable du solidarisme, la volonté de supprimer, de réprimer les syndicats et les associations pour instaurer un système corporatiste de collaboration de classe.
C’est enfin des milices et un chef charismatique qui rassemble ces trois éléments.
Dans notre pays des ponts mettent déjà en relation ces trois éléments.

Clément Méric, militant antifasciste, le savait, le fascisme c’est la dernière solution utilisée par le système capitaliste en crise après usure des méthodes pour le maintenir à coups d’alternance d’une gauche et d’une droite dévouée à le faire prospérer, tout en organisant la régression sociale. Lorsque ces méthodes de gouvernance austéritaires et autoritaires s’avèrent être des échecs face aux forces de transformation sociale qui les contestent, le fascisme est là.

Certes, nous n’en sommes pas là, mais les vautours qui prospèrent sur le désarroi, la misère, le précariat sont de retour.

La bête immonde est toujours féconde.

Si nous voulons être à la hauteur du combat entrepris par Clément Méric, il faut la faire avorter quand il est encore temps pour faire advenir un monde débarrassé du capitalisme qui l’engendre, un monde d’égalité réelle et de justice sociale.

Clément, tu savais qui étaient tes vrais amis.
Nous nous souviendrons, nous nous méfierons des charognards pour continuer ton combat, c’est le nôtre.

Comme l’affirmait Rosa Luxembourg « C’est le socialisme ou la barbarie ».




Gérard Deneux, au nom des AES, le 12 juin 2013 lors du rassemblement de plus de 30 personnes à Belfort