Hollande…et un reniement de
plus !
Celui du 58ème
engagement du «changement c’est
maintenant» : «…Je romprai avec la Françafrique, en proposant une relation fondée sur
l’égalité, la confiance et la solidarité…»… sans la liberté de circulation.
Aminata Traoré –
ancienne ministre de la culture malienne, militante altermondialiste - a-t-elle cru à ces promesses de celui et ceux
qui «membres de ce gouvernement de
gauche m’ont reçue et me connaissent
parfaitement... en principe, nous partageons les mêmes idées»…. jusqu’à sa
prise de position contre l’intervention de la France au Mali. Cela lui a valu
un refus de renouvellement de son visa de circulation dans l’espace Schengen
par le consulat de France à Bamako, elle qui devait participer à une réunion
publique le 22 avril dernier, invitée par die Linke et des militants français a
reçu un accord de visa par l’ambassade d’Allemagne de 3 jours, uniquement pour ce
pays en lui notifiant que la France avait donné des instructions pour qu’aucun
pays de l’espace Schengen ne lui accorde de visa. Son compatriote Oumar Mariko
(secrétaire général du parti SADI – Solidarité Africaine pour la Démocratie et
l’Indépendance), lui n’a pas pu voyager du tout…
Contrairement à ce
que l’unanimité du Conseil de sécurité des Nations unies considère comme une «réussite politique et militaire», et au
vote à la quasi unanimité du Parlement le 22 avril dernier (seuls les députés
du Front de gauche se sont abstenus) de la prolongation de l’opération Serval,
Aminata Traoré affirme : «le véritable
terrorisme, c’est la misère, les injustices, parce que je sais qu’une bonne
partie des combattants, des djihadistes sont avant tout des jeunes désespérés,
sans boulot. Ils n’ont pas de visas et se font recruter à la fois par les
narcotrafiquants et les djihadistes. C’est cette réalité qu’il nous faut
regarder maintenant de près. … Ce qui se
passe aujourd’hui au Mali est l’illustration d’une nouvelle étape de la
politique de mainmise sur les ressources du continent, notamment les
ressources énergétiques, sans lesquelles la sortie de crise, la croissance et
la compétitivité ne sont pas envisageables par l’Occident… Je considère que le
Mali est humilié, il n’y donc aucune raison d’en rajouter en gardant le silence
…»(1). Elle en appelle à une nouvelle phase de décolonisation de l’Afrique. Vraiment
pas en phase avec Jean-Yves le Drian –ministre de la Défense – qui affirme «Nous sommes tout à fait déterminés à
soutenir le gouvernement et le président Traoré dans l’organisation des élections
au mois de juillet, car il faut un pouvoir légitime ici…. Il en va de la
crédibilité internationale». Qui le croit encore ? «Comme d’habitude, ceux qui décident si les
élections sont crédibles sont les seuls
à y croire. Mais c’est bien égal. Il faut d’urgence une marionnette choisie en
fait et estampillée par la communauté internationale pour avaliser tout ce qui
a été décidé»(2).
OM
(1)
Extraits de l’interview d’Aminata Traoré sur
Cameroonvoice, paru sur le site du NPA
(2)
Cf article paru dans la lettre mensuelle de Survie Billets d’Afrique… et d’ailleurs «Mali.
Opération Serval : un rapport sénatorial sans accroc pour un vote sans
surprise (et réciproquement)» de Raphaël Granvaud.