Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


jeudi 13 juin 2019


Macron est pressé

Il lui faut mettre en œuvre les « réformes » annoncées, bloquées par « la rue » et les ronds-points des Gilets Jaunes, puis par le « grand débat »… Alors, à peine le scrutin européen clos, Macron enclenchait la vitesse supérieure. Déjà, les ministres étaient sur le pont pour « maintenir le cap ». Le 28 mai, l’assemblée nationale adoptait, en première lecture, le projet de loi de « transformation de la fonction publique », présenté par Dussopt/Darmanin, et le Sénat amendait à peine celui de Blanquer sur « l’Ecole de la confiance ».
Face aux attaques contre les services publics, les voix de la contestation, malgré les journées de mobilisation, sont presque inaudibles. Les Gilets Jaunes, sur les ronds-points depuis 6 mois pour « dégager Macron » sont, pour un certain nombre, abasourdis, pour d’autres, divisés… Et pourtant ce n’est pas faute de voix (comme celle de PES… et de bien d’autres) rappelant le caractère néfaste des politiques ultralibérales mises en oeuvre. Et pourtant, les exemples ne manquent pas, en Europe : en Grèce, ça nous crève les yeux… ainsi qu’au Royaume Uni qui a appliqué l’externalisation des services publics à grande échelle, une catastrophe pour les plus vulnérables et les classes moyennes. Et pourtant, ils affichent leurs objectifs, en les voilant à peine, de réduire les dépenses publiques pour respecter les critères de Maastricht.
Il est donc vain de penser qu’ils vont les amender sans un rapport de force dans la rue, les élections, ne faisant que les conforter dans la poursuite des mêmes politiques. En plein « grand débat », l’entreprise Webhelp, spécialisée dans la relation client, remettait au ministre de l’Action et des comptes publics (Darmanin) un rapport proposant de réaliser de mirifiques économies (25 milliards) en explorant « une piste sous-exploitée », celle de « l’externalisation » généralisée des services publics au profit du privé, grâce aux vertus de la concurrence. C’est dans la droite ligne du comité « Action publique 2022 » pour la transformation de l’Etat, accordant une large place à des consultants, entrepreneurs, avocats d’affaires, susceptibles de profiter du démantèlement des services publics, tout en faisant disparaître la fonction publique a  profit d’une gestion managériale « plus efficace » et « moins chère ». Pour eux, rien ne doit échapper à la règle de la concurrence.
Nous nous proposons, donc, d’examiner ce qui nous attend, dans les semaines à venir, tant en ce qui concerne la fonction publique que l’école, et l’assurance-chômage.

1 – Le fonctionnaire  sera « flexible », « agile » et « véloce » (et donc ne sera plus)

 5.4 millions de salariés travaillent dans l’une des trois fonctions publiques (hospitalière, territoriale ou d’Etat), soit près d’un salarié sur quatre. Il faut ajouter à ce chiffre, 791 000 salariés des sociétés directement détenues par l’Etat, part qui a diminué, passant de 19 % en 1985 à 5.5% fin 2015, suite aux privatisations successives de services publics ou entreprises de services publics (PTT, EDF, etc…). C’est encore beaucoup trop de fonctionnaires pour la Commission Européenne et Macron a promis de baisser les dépenses publiques de 30 milliards d’euros.  

Le projet de loi, de « transformation de la fonction publique », présenté par le gouvernement en février, vient d’être adopté en 1ère lecture par l’Assemblée, malgré l’opposition de 7 fédérations syndicales sur 9, qui ont claqué la porte en février, malgré plusieurs dizaines de milliers de personnes défilant dans la rue les 19 mars et 9 mai contre ce projet d’application des ordonnances « travail » du privé au secteur public. Est programmée la disparition du socle du statut de la fonction publique, créé en 1946 (puis élargi en 1983 aux fonctionnaires des collectivités et des hôpitaux), garantissent la neutralité des fonctionnaires et leur permettant, face au pouvoir politique, d’exercer leur liberté en refusant, par exemple, des ordres illégaux, dans l’exercice de leurs fonctions. Abandonner les « droits et garanties » des fonctionnaires au profit des concepts de « flexibilité », d’« agilité » du dialogue social et de « vélocité » dans le changement de modèle, c’est imposer l’obéissance et la soumission.

Pour Macron et Cie, il s’agit de respecter les critères de Maastricht et de diminuer les dépenses publiques. Ainsi, le projet de loi contient diverses mesures encourageant la mobilité : la prime de déménagement (plafond actuel 15 000€) serait doublée ; ceux qui quitteront un ministère « riche » (économie et finances) pour des administrations où les salaires sont plus bas, garderaient leur salaire initial pendant 6 ans. La porte de sortie est grande ouverte et un chèque de départ est créé ainsi qu’un dispositif de rupture conventionnelle, calqué sur le modèle du privé. Plus radicales, des coupes sèches sont prévues dans certains ministères, pour supprimer 120 000 postes d’ici à 2022, même s’il y a loin de l’affichage à la réalité. En effet, les deux premiers budgets du quinquennat n’ont supprimé « que » 5 800 postes sur les 50 000 promis, dans la fonction publique d’Etat. Pour aller plus loin, Macron doit remettre sur l’ouvrage la « réforme de l’Etat » qu’il a jugé plus prudent de mettre en sommeil, pour ne pas, en plus des Gilets Jaunes, se mettre à dos députés et sénateurs.

Mais, la réduction des effectifs a déjà touché les services des finances, suite à la dématérialisation des déclarations d’impôt et au prélèvement à la source. Les services régionaux du ministère du Travail (Direccte) sont aussi impactés : les pôles des 3E (Entreprises, emploi, économie) ont déjà perdu les ¾ de leurs agents en 2019 (417 postes supprimés). Cette expérience vaut laboratoire pour les mouvements futurs qui vont toucher d’autres secteurs, appelés à fusionner (cohésion sociale, protection des populations…) ou à passer sous la coupe directe du préfet. Guichets uniques et autres « maisons des services publics » vont se substituer à des services spécialisés, quitte à rendre un accueil médiocre du fait de l’absence de la technicité des professionnels. La loi PACTE, parallèlement, réduit le champ de l’intervention publique, par les privatisations (Aéroports de Paris, Engie, Française des jeux) et banalise le statut de la CDC (Caisse de Dépôts et Consignations) pour la faire entrer dans le régime commun des banques ; le gouvernement a décidé de créer un « pôle public financier », fusionnant la CDC, la Banque postale et CNP, premier assureur français.  Par conséquent, la logique financière et la recherche de rendement vont dominer, au détriment des missions de service public de la Banque postale, dernière banque publique de proximité et de la CDC, gérant une grande partie de l’épargne populaire, principal investisseur dans les domaines du logement, des transports et des infrastructures. A la CDC, cela concerne une centaine de postes, qui vont entrer dans le régime commun des banques, en appliquant, de manière expérimentale, la rupture conventionnelle collective, autre brèche dans le statut, qui pourra s’étendre à la Poste, etc….

Faire des économies passe aussi par la suppression, dans les 3 ans, de tous les régimes dérogatoires, négociés localement, pour les 35 H : les fonctionnaires travailleront plus, économisant l’équivalent de 30 000 postes ! Ce type d’annonce aléatoire omet de préciser que la durée légale de 35 H a déjà perdu de sa substance depuis 2003, au rythme des mesures de flexibilité touchant au temps de travail. La durée moyenne effective est de 39.1 H en France (INSEE).

Enfin, le recrutement de contractuels (qui concerne déjà ¼ des agents) va encore augmenter : la loi crée le contrat de projet, d’une durée de 6 ans, sans indemnité de fin de contrat, et la possibilité de recruter des intérimaires. Les passerelles entre public/privé seront encouragées alors que le pantouflage est tant décrié ! Pour l’heure, la rémunération au mérite n’est pas retenue mais l’entretien individuel est pratiqué. Par ailleurs, le gel du point d’indice (2010 et 2017, puis à nouveau en 2019), fait partie des mesures incitatives à la mobilité pour des postes plus rémunérateurs… Rien n’est oublié, même le CNFPT (centre de formation des fonctionnaires territoriaux), chargé de l’organisation des formations des agents à la culture de la fonction publique, risque de basculer en EPIC (Etablissement public à intérêt commercial), et d’être confronté ainsi au marché de la concurrence…

Pour assurer la « vélocité » dans le changement de modèle, le rôle des syndicats est affaibli, avec la fusion des instances représentatives des agents (Comité technique et CHSCT), en créant un CSA, Comité Social d’administration, dans lequel les représentants du personnel n’auront plus leur mot à dire sur les mutations, la mobilité, les réorganisations…

On peut déplorer que l’heure soit moins à la mobilisation qu’à la consternation des agents, mêlée à un profond fatalisme. Burn out, absentéisme, mal être et souffrance au travail, vont se multiplier alors que fleurissent les séminaires sur la « transition managériale » et le « développement soutenable de la performance » !!! 


2 – Selon Blanquer, « l’école » sera celle « de la confiance »

Parce qu’il y a des écoles dont on devrait se méfier, Monsieur Blanquer ?

Regardons de plus près. Le projet de loi  « Pour une école de la confiance », a été adopté en 1ère lecture à l’assemblée nationale, et légèrement amendé par le Sénat ; il revient au Palais Bourbon dans les jours qui viennent.

Deux mesures inquiètent particulièrement enseignants, parents et élus :
-        La création de méga-établissements regroupant écoles élémentaires et collège, sur un même territoire, sous l’autorité du principal du collège. Cette mesure est apparue grâce à un amendement déposé – bien fortuitement - par une députée LREM. Cette façon de faire a permis de contourner la discussion en commission parlementaire et d’éviter la consultation des syndicats d’enseignants et des associations de parents d’élèves !
-        Utiliser les assistants d’éducation, en sous-profs mal payés, non formés

Création « d’établissements publics de savoirs fondamentaux »

Macron annonçait lors du grand débat, le dédoublement des classes CP/CE1 en zone prioritaire et même des grandes sections maternelles ; là, l’effectif ne pourrait dépasser 24 élèves par classe, ce qui représenterait un nombre important de classes supplémentaires en 2020, à l’heure où Blanquer cherche tous les moyens pour  baisser la dépense publique. Certes, le déclin démographique peut aider à diminuer le nombre de classes, mais à un rythme lent : en 2019, il y a 6 714 000 écoliers, soit 36 000 en moins qu’en 2018. Et même avec l’instruction obligatoire à 3 ans, il y aura moins d’écoliers en 2020, 6 660 200 et en 2023, 6 432 600.

Et Blanquer n’est pas à une contradiction près : il vantait les écoles rurales en mars et, en même temps, inscrivait un amendement (ni vu, ni connu) à son projet de loi créant une seule entité collège/écoles élémentaires sur un même secteur ! Les écoles rurales vont continuer à disparaître : en 10 ans, la France est passée de 11 479 communes n’ayant pas ou plus d’école à 13 131, soit 35 % de l’ensemble des villages (source : Education Nationale). Ce sont de véritables déserts scolaires que le ministre de l’éducation constitue. Il ne s’embarrasse pas des études, et notamment celles de l’Observatoire Education et Territoires, confirmant que les petites écoles et classes multiniveaux ont de meilleurs résultats. Pour lui, un enseignant pour 15 à 20 élèves, ce n’est pas rentable. Tant pis pour les enfants fatigués, déplacés. Tant pis pour l’augmentation des coûts de transports… Peu importe le projet pédagogique que le directeur d’école construit et anime, donnant du sens en matière de cohérence éducative. Peu importe l’accentuation de la désertification des villages : quand l’école s’en va, c’est du lien social, de la proximité entre parents et enseignants, des emplois… qui disparaissent. Blanquer privilégie les économies et non la pédagogie : rendez-vous compte, dans  certains territoires, les classes de CM1 et CM2, voire celles des cours élémentaires et du CP, pourraient être regroupées dans les locaux du collège, le profit escompté n’est pas mince puisque 46.6 % des écoles primaires publiques comportent de 2 à 4 classes. Mais, affirme Blanquer, mon projet n’est ni autoritaire ni inégalitaire ! Il s’agit d’une liberté nouvelle et non d’une obligation… Nous ne fermerons pas d’école primaire, répète-t-il derrière Macron, laissant ouverte la possibilité de fermer des classes ou de les regrouper.  Il faudrait être bien naïf pour avoir « confiance » dans ce discours !

Cette loi ravive les inquiétudes de privatisation de l’enseignement des écoles, et cette fois, des écoles maternelles. En effet, l’instruction obligatoire à partir de 3 ans contraint les Communes à financer des écoles maternelles privées sous contrat. En 2017 : 2,13 millions d’élèves étaient scolarisés en établissements scolaires privés sous contrat, soit 16.6 % des élèves en France. C’est la même logique pour le secondaire, si on crée de la concurrence, on peut favoriser le secteur privé qui va proposer le service manquant dans le lycée public. Par exemple, des institutions privées se sont mises à proposer l’enseignement du grec et du latin, leur garantissant une clientèle.

Des enseignants précaires et « au rabais »

Le projet de loi crée une nouvelle catégorie d’assistants d’éducation : les titulaires d’une licence 1 pourront être recrutés, après leur 2ème année de licence, pour exercer le métier de professeurs, sous CDD de 3 ans, 8H/semaine, rémunérés entre 693 et 980€/mois (net ou brut ?). Il est prévu d’en recruter 1 500 à la rentrée 2019, et 3000 en 2021, là où manqueront des enseignants (plus particulièrement dans les villes comme Créteil, Versailles, Lille…), là où culminent déjà plus de 20 % d’enseignants précaires. Le ministre, pour autant, ne s’interroge pas sur les difficultés de recrutement de l’Education nationale… ça l’arrange sans doute… En 2018, il manquait 586 enseignants pour les écoles primaires des académies de Créteil et Versailles. La crise s’étend au secondaire : en septembre 2018, il manquait 103 professeurs de français, 115 professeurs de mathématiques et 124 professeurs d’allemand

Un statut de sous prof, corvéables à merci, non formés ! En quelque sorte, le clame, sans sourciller, le ministre : « L’école de la confiance » « au service de l’élévation du niveau général et de la justice sociale » !

Les enseignants, les lycéens (toujours mobilisés contre la réforme des lycées et Parcours Sup), les parents d’élèves, dans l’Essonne, soutenus par les Gilets Jaunes ont manifesté leur colère en réclamant le retrait du projet. Le ministre, dans un premier temps, a joué la carte de la mauvaise foi, en prétendant dans la presse que les syndicats propageaient des « bobards » puis est passé aux pressions et intimidations, allant jusqu’à brandir les sanctions à l’encontre des professeurs qui expriment leur opposition, rappelés à leur « devoir de réserve ». Voilà donc l’Ecole de la « Confiance » si chère à Blanquer ! Une Ecole autoritaire qui musèle les enseignants.

3 -  et cerise sur le gâteau… avant l’été, une loi pour remettre les chômeurs au boulot !

3ème « réforme », à hauts risques pour les plus vulnérables : celle de l’assurance-chômage. Au printemps, patronat et syndicats  n’ont pas trouvé un accord pour élaborer une nouvelle convention Unedic, C’est donc au gouvernement que revient la définition des règles applicables au régime d’indemnisation des chômeurs. Feuille de route : faire des économies pour réduire la dette de l’Unedic, s’élevant à 35 milliards d’euros.

Par quels moyens ?

La remise en cause du niveau maximal de l’allocation–chômage (6 600 euros net/mois) ! Ils ne doivent pas être si nombreux les cadres, chômeurs, qui touchent une allocation à ce niveau ! 

Changement du mode de calcul de l’indemnisation des demandeurs d’emploi, pour assurer une « meilleure équité de traitement » entre allocataires et réduire « l’enchaînement de contrats de très courte durée ». L’Etat veut s’attaquer au système de « l’activité réduite » qui permet à une personne d’être inscrite à Pôle Emploi tout en ayant un poste et de cumuler (sous certaines conditions) un salaire avec une allocation. Autre mesure : revoir le mécanisme des « droits rechargeables », qui permet à un demandeur d’emploi d’étoffer son capital de droits à indemnisation, chaque fois qu’il retravaille. Pour la Cour des Comptes, sollicitée, les modalités d’indemnisation sont « trop favorables » aux individus signataires d’un contrat de moins d’un mois, du fait du cumul salaire/prestation sans limite de durée. En outre, la Cour estime que la base de calcul de l’allocation doit être changée, pour n’être plus calculée sur le salaire journalier - qui peut s’avérer plus avantageux pour ceux travaillant de façon fractionnée par rapport à d’autres, employés d’une manière continue – mais sur le salaire mensuel. De même,  affirme-t-elle, les modalités de calcul et d’octroi de la prestation doivent être plus incitatives à accepter un poste.

Alors, plutôt que de pénaliser les droits des chômeurs, pourquoi ne pas interdire les contrats courts abusifs (moins d’un mois) quand on sait que 80 % des salariés sont réembauchés par les mêmes employeurs (ce qui représente 400 000 personnes) ? L’institution d’un bonus-malus appliqué à l’encontre des employeurs, majorant les cotisations des sociétés où le personnel tourne fréquemment, diminuant celles des employeurs dont les effectifs sont stables ? Cette mesure a fait, immédiatement, bondir le Medef !

Bref, les syndicats craignent que les personnes en activité réduite – donc les plus précaires – soient particulièrement visées par la modification des modalités de l’indemnisation : la base de calcul mensuelle engendrera des  économies très importantes, se traduisant par une baisse significative de l’allocation versée. Le représentant de la CGT estime que la Cour des comptes « préconise une baisse des droits des chômeurs » et tient  « le même discours que le Medef et la ministre du travail ». Elle dénonce un « nivellement par le bas » et une « visée financière au détriment des demandeurs d’emploi ». Déjà, en septembre 2018, les agents et syndicats de Pôle Emploi dénonçaient la loi « sur la liberté du choix de son avenir professionnel » (sic !) qui a servi à durcir les sanctions contre les chômeurs : suppression des indemnités-chômage pour rendez-vous manqués, offres d’emplois refusées, connexions à son espace personnel insuffisamment fréquentes… Aujourd’hui, Pôle Emploi dispose de tous pouvoirs sur les chômeurs et privilégie le métier de « contrôleur » à celui de « conseiller », tout en supprimant des emplois (800 à l’automne, pouvant atteindre 4 000 dans les années qui viennent). La dématérialisation permet des contrôles « froids » et nombreux : dernière invention, le carnet de bord numérique, que chaque Demandeur d’Emploi doit mettre à jour, sous peine de radiation. Tout cela n’a qu’un objectif : radier pour faire baisser les chiffres du chômage. Tout cela est très violent… Et voici que se profile le chantier du  revenu universel d’activité (regroupant les prestations sociales) pour « plus de simplification et de lisibilité »...

Pour conclure,

Les « malaises » se multiplient dans tous les services publics, sans que, jusqu’à ce jour, les appels à mobilisation ne réussissent à coaguler la colère entre eux, et encore moins avec celle des salariés de General Electric, d’Ascoval, etc… C’est pourtant la même politique du « libre » marché et de la concurrence qui dévaste tout, dans le secteur privé et public. Au nom de la non rentabilité, ils ferment les usines, les classes, les hôpitaux ; ils exploitent les personnels aux finances, dans les tribunaux, dans la pénitentiaire… Toutes les « réformes » sont marquées du sceau de l’ultralibéralisme. Ils font « craquer » les services publics, les agents qui y travaillent et les  usagers qui n’y ont plus accès, car ils sont  de plus en plus éloignés, de plus en plus dématérialisés, de plus en plus déshumanisés, de plus en plus chers… Jusqu’à quand ? Jusqu’à leur suppression totale pour que tout soit payant et rémunérateur… au profit de qui ? Il est plus qu’urgent de poursuivre le combat pour renverser le système qui nous domine et nous soumet à la concurrence de tous contre tous… et de faire comprendre que lorsque les agents défendent leur statut c’est aussi pour défendre la cohésion sociale et l’égalité entre tous ceux qui vivent sur un même territoire. Le mot d’ordre des Gilets Jaunes « Macron dégage ! » est toujours d’actualité ; il doit devenir « le système dégage » comme le clament les Soudanais et les Algériens. 
  
Odile Mangeot
Le 3 juin 2019


La casse du « contrat social » par l’ultralibéralisme oligarchique

Les services publics n’existent déjà plus ! Dans le service public, il ne peut pas y avoir de « considérations économiques dictées par des comptables » ! Sauf pour le véritable gâchis par de mauvaises utilisations ou le laisser-aller (et qui ne serait pas de la propagande du pouvoir !). Ce qui dicte le fonctionnement d’un service public, c’est la somme des besoins utiles qu’une société démocratique s’est donnée, quel qu’en soit le prix ! Il suffit de prendre les recettes nécessaires à son fonctionnement par des impôts progressifs suffisants, sans prélever les revenus nécessaires à la satisfaction des besoins essentiels. Donc, « exempter le nécessaire pour ne taxer que le superflu ». C’est ce qu’on appelle la redistribution qui est redistribuée à tous les citoyen-ne-s !
La politique néolibérale mondialisée, que nous instille Macron, ne veut plus de ça, elle veut affirmer « l’irrémédiable, fructueuse et bienfaisante inégalité des hommes » comme l’affirmait Mussolini !
Alain Mouetaux (un abonné)