Pour les Gilets Jaunes,
l’à-venir dure
longtemps
La
séquence, inaugurée en novembre 2018, est peut-être en train de se refermer,
avant de rebondir sous d’autres formes. Revenir sur cette période de plus de 6
mois, ne peut consister uniquement à mesurer les caractéristiques de ce
mouvement inédit, mais se doit de retracer la tactique suivie par Macron et son
entourage, tout en situant ce conflit dans un cadre plus général, celui des
rapports de forces européens, voire mondiaux. La trame commune aux bouleversements
en cours se situe en effet dans le rejet des politiques néolibérales. Ce qui
suit est donc une tentative, à discuter, de comprendre ce qui se joue derrière
le terrain des affrontements, y compris électoraux.
Les
imprévisibles Gilets Jaunes
Tout
a commencé par une pétition en ligne, s’indignant contre l’augmentation du prix
des carburants et la hausse préméditée de la CSG. La France périphérique, celle
qui doit se déplacer en voiture pour travailler, celle vieillissante qui peine
à finir les fins de mois, celle plus généralement qui aspire à vivre dignement
mais reste étranglée par les crédits qu’elle a contractés pour maintenir son
niveau de vie, ne pouvait admettre ces mesures. Toutefois, l’irruption sur la
scène publique des Gilets Jaunes n’aurait pas été possible sans la morgue, le
mépris, les insultes de Macron vis-à-vis de ces « Gaulois réfractaires », de « ceux qui ne sont rien », de ceux qui n’ont pas le « courage » de traverser la rue pour
trouver un job et qui coûtent un « pognon
de dingue ». Les invisibles, les inaudibles, ceux qui ne se reconnaissent
plus dans les partis de gouvernement et dans les syndicats, ont donc
spontanément décidé de passer à l’action
frontalement. Il ne s’agissait plus de négocier mais d’imposer.
Evidemment,
la répression, l’affaire Benalla, la tentative macronienne d’imposer une
austérité renforcée, ont joué un rôle non négligeable dans cette mobilisation inattendue. Mais, peut-être
plus fondamentalement, c’est la répétition des promesses trahies qui a mis le
feu à la plaine : la gauche, la droite, « même tonneau », le
« de droite et de gauche » de Macron allait-il changer quelque chose,
lui qui avait écarté l’épouvantail Le Pen, se targuait d’une
« révolution » (titre de son livre), d’une Europe qui protège. Les illusions
masquaient l’insatisfaction dans les classes ouvrières et populaires et
satisfaisaient, en même temps, non seulement ceux qui s’enrichissaient en
dormant (les rentiers du capital), mais également ces couches moyennes
supérieures, choyées par les pouvoirs successifs, ignorant superbement le
creusement des inégalités sur lesquelles elles reposaient.
La
voix de ceux qui n’aspirent qu’à une vie digne s’est donc fait entendre, en ne respectant aucunement le légalisme
des rituels républicanistes. Il y avait,
plus ou moins consciemment, la volonté de ne pas déclarer les manifestations,
« d’aller chercher » à l’Elysée l’arrogant qui fut surpris de la
haine qu’on lui vouait, et qui plus est, de manifester dans les beaux quartiers
de la capitale. Cette outrecuidance
était insupportable pour le pouvoir. Ne pas répéter la même histoire des manifs
de protestation et de journées d’action sans lendemain, prit le pouvoir par
surprise, d’autant plus que la détermination, cette colère assumée contre les
injustices, ne semblait pas vouloir s’éteindre. Toutefois, ce mouvement
spontané, composite, traversé d’aspirations contradictoires, parvenait
néanmoins à dresser une liste de revendications comme autant de plaintes et de
doléances, sans saisir qu’elles n’étaient pas acceptables dans le cadre du
système. Deux voies se sont donc très vite opposées, avec un socle commun,
celui de l’instauration d’une souveraineté populaire : soit la répétition des affrontements
avec la force supérieure de la police où la peur était nouée à l’espérance de
vaincre, soit la structuration
démocratique du mouvement. Dans l’apolitisme ambiant de rejet des appareils et
des leaders autoproclamés, la confusion a prévalu. Malgré tout, cette fraction
des classes populaires apprenait assez vite qu’elle ne pouvait compter que sur
ses propres forces. Il fallait transformer la logique égalitaire d’une
« foule » en mouvement, en assemblée, où la logique politique devait
surgir pour appréhender le réel. La passion d’en découdre devait produire du
sens, voire faire émerger une organisation porte-parole du mouvement. Et ce
furent les épisodes, toujours en gestation, de Commercy et de Saint-Nazaire. La
sensation d’injustice sociale, fiscale, environnementale, se devait de se
transformer en compréhension su rapport de forces, afin d’engendrer de l’action
pertinente. Au bout du compte, à travers la contre-offensive macronienne (voir plus
loin), force était de constater que le mouvement, malgré la sympathie dont il
bénéficiait, restait non seulement minoritaire, mais surtout, était pour
l’heure dans l’incapacité de porter un projet de transformation sociale
crédible. Les trahisons successives de la « gauche » convertie au
néolibéralisme, l’attentisme des syndicats, les réticences des militants se
réclamant de l’alter-mondialisme, voire de la révolution, la croyance dans les
solutions électoralistes, et plus sourdement, l’apathie apparente, défensive,
des ouvriers, ont empêché toute convergence des luttes. On n’insistera jamais
assez sur l’absence de mots d’ordre des syndicats et des partis à la gauche du
PS, appelant à rejoindre les ronds-points. Si des tentatives de jonction eurent
lieu, elles vinrent bien tardivement, et furent sans effet d’entraînement. Qui
plus est, au sein des Gilets Jaunes, la dépolitisation, ou plutôt la méconnaissance
des combats d’hier, en particulier du mouvement ouvrier, la démonétisation des
aspirations socialistes véritables, suggèrent qu’il est impossible de faire
l’économie d’un effort de politisation pour combattre, non seulement les illusions
électoralistes qui persistent, mais surtout, le
« social »-nationalisme xénophobe qui imprègne les couches
populaires.
La
contre-offensive macronienne
Après
un moment de surprise effarée devant la mobilisation des Gilets Jaunes, et
surtout, leur détermination dans la durée, le pouvoir, en pleine panique, s’est
ressaisi. Et ce furent, à la fois, la répression la plus outrancière et les
« miettes » jetées en pâture. Quoique… 17 milliards, ce n’est pas
rien, au regard du vide obtenu par les syndicats et au vu de la loi d’airain de
maintenir le déficit budgétaire à moins de 3 % du PIB, et de rembourser les
créanciers de la dette publique. Agiter
la peur des violences, retourner le mouvement de sympathie en répulsion des Gilets Jaunes « casseurs », et
dissuader les plus vulnérables de participer aux manifestations des samedis,
furent les armes physiques et idéologiques mises en œuvre initialement.
Manifestement, cela ne suffisait pas pour étouffer la voix de ceux qui
réclamaient justice et démocratie. On eut donc droit à l’organisation du futile grand débat, destiné à
réconcilier toute une frange de la population avec le pouvoir. La plupart des
élus, des notables, et même des petites gens entourés de bobos, se prêtèrent à
ce jeu dont il ne sortit à peu près rien. Toutefois, la mise en scène théâtrale
de Macron et de ses affidés, eut comme prévu, un retentissement médiatique.
Jupiter descendait des nuées pour, apparemment, écouter le peuple. Les Gilets
Jaunes refusèrent cette mascarade policée. Certes, ils ne voulaient pas être
récupérés mais ils sentaient plus ou moins confusément que face aux arguments
rodés des politiciens, ils ne feraient pas le poids. Le piège fut évité. Il
leur fallait s’organiser de manière autonome et, là aussi, la partie était difficile :
s’exprimer, débattre alors que l’on a si longtemps été isolés, marginalisés, ne
s’acquiert, difficilement, que dans l’expérience. En outre, plus le temps
passait, plus il semblait inconcevable de parvenir à provoquer une brèche dans
les institutions. La destitution de Macron était un objectif pour l’heure
inatteignable. C’était une impasse compte tenu du rapport des forces.
Puis
vint l’ouverture de la campagne
électorale pour les européennes. Macron agita le spectre Le Pen, se
présenta comme le rempart du progressisme face au social-nationalisme. Loiseau
de tête d’affiche ne décollant pas dans les sondages, les Verts reprenant des
couleurs en surfant sur la mobilisation des jeunes qui en faisaient
« l’affaire du siècle », le petit Bonaparte se mit en première ligne
avec son escouade de ministres. Il fallait devancer, dans ce duel théâtral, le
Rassemblement Nationaliste. Dans cette agitation médiatique, les Gilets Jaunes
furent, de fait, marginalisés. La myriade de listes électorales, y compris celles
des Gilets Jaunes autoproclamés et vides de substance, n’y changea rien. La
Gauche de gouvernement déjà émiettée, s’effondra et le parti mélenchoniste y
perdit des plumes. Le jeu consistant à maintenir la croyance que les élections
sont le lieu privilégié de la vie politique, ne peut que conforter l’idée de
l’immobilité des institutions. L’isoloir est, de fait, un dispositif de
démission, de dépossession et de dépolitisation. Sans agora, la parole est
muette dans les urnes. Qui plus est, sur l’Europe austéritaire, où règne le
capital financiarisé, il n’y eut guère de débat. La France insoumise sembla s’y
soumettre en attendant le jour miraculeux d’un basculement des suffrages
reposant sur la popularité d’un leader charismatique et sur sa médiatisation,
dont la popularité peut très vite s’effondrer. En outre, comme les
autres, les partis en Europe, qui se réclament de la transformation sociale, ne
font pas prévaloir en leur sein la démocratie interne. Pas de contributions en
débat, pas de congrès, bref, une tête folle sans corps. Faire l’impasse sur la politisation et l’enracinement par en bas, a conduit les prétendus Insoumis
à l’échec. Pour s’en remettre, il faut pour le moins être, non seulement en
phase avec la révolte spontanée, mais aussi, rompre avec la rhétorique de la
nation, de la sécurité, de l’ordre, qui consiste à tenter d’attirer les
électeurs modérés volatiles. Cette logomachie qui se veut rassurante,
contribue, de fait, à la droitisation de la vie politique et fait les choux
gras de l’extrême droite. Ceci vaut pour la droite à la Wauquiez qui s’est
effondrée.
Si
Macron n’a pas gagné son pari d’être devant Le Pen, s’il a pu chanter la
défaite en criant victoire (encart 1) et prétendre « changer de méthode tout en gardant le cap », c’est qu’il a
réussi à réduire les forces concurrentes néolibérales à droite et à gauche.
Quant aux Verts, il se dit qu’il en fera prochainement son affaire d’autant
qu’au parlement européen, les macroniens pourraient siéger dans le même groupe.
Repeindre la façade en vert est à sa portée. Jadot aura beau tempêter, il sera
comme tous les Grünen, pris dans les filets de la concurrence libre et le
carcan des règles austéritaires des traités, d’autant que Macron, en France,
veut « accélérer » pour les respecter (cf article Macron est pressé dans ce numéro).
Vers une
nouvelle offensive macronienne…
Les
Gilets Jaunes ont gelé momentanément l’agenda de celui qui prétend être maître
des horloges. Rassuré par le score électoral aux européennes, et surtout, d’avoir
laminé la droite LR, il est en passe de représenter l’ensemble des forces
néolibérales. Face à la contestation des classes populaires qu’il pense avoir
vaincues, il lui faut néanmoins avancer masqué et donner le change.
« Humain, à l’écoute », tel est le mot d’ordre qu’il donne à ses
ministres et à ses ouailles parlementaires.
En
ce qui concerne l’indemnisation des chômeurs, dont il entend restreindre les
droits, sa propagande s’est déjà déployée : ce n’est que justice que de
s’en prendre d’abord aux cadres qui, compte tenu de leurs salaires antérieurs,
coûtent un « pognon de dingue ». Le « reste » suivra, y
compris par radiation et remise forcée au boulot partiel et précaire, sous la
forme d’un revenu universel restrictif.
De
même, pour les retraites et pensions de réversion à ratiboiser, tout en jurant
que la génération actuelle n’en pâtira pas… tant pis pour les suivantes. De
quoi désamorcer, pense-t-il, toutes mobilisations.
Quant
à la fonction publique, sa privatisation sous forme d’abandon progressif du
statut et de recrutement de contractuels, est déjà sur les rails (cf Macron est pressé). Les fonctionnaires
ne pourront plus, forts de leur protection statutaire, faire des rappels à la
loi, ils devront être aux ordres, tout particulièrement les hauts fonctionnaires.
Enfin,
la « réforme » constitutionnelle ainsi que celle relative au règlement
des assemblées parlementaires sont sensé étouffer les voix dissidentes de
« droite et de gauche ».
Sur
tous ces sujets, déjà esquissés dans nos colonnes, il faudra revenir, y compris
sur celui de la liberté de la presse (évoqué dans l’éditorial).
Ce
césarisme macronien peut-il tenir ? Oui, dans une certaine mesure, si l’on
s’en tient au légalisme électoral. Car Macron espère bien donner une assise
territoriale (de proximité !) à ses affidés de la République en marche
qui, pour l’heure, restent hors-sol. En racolant les maires, surtout de droite,
qui risquent de perdre leurs places ainsi que les notables départementaux et
régionaux, il se voit déjà assuré d’une hégémonie sur le pays. Mais ce pari
reste fragile, non seulement vis-à-vis de la poussée d’extrême droite, mais
surtout, par rapport à l’imprévisibilité de « la rue ».
En
effet, face à la liquidation de General
Electric à Belfort…, aux fermetures d’entreprises annoncées, aux
privatisations des Aéroports de Paris ou de la Française des jeux, face donc à
ces bradages au profit du capital financier et des copains qu’il faut placer,
une étincelle d’émotion populaire peut mettre le feu aux poudres. Les ouvriers
stables déstabilisés, les intérimaires et précaires méprisés, pourraient bien
ne plus rester sur la défensive et ne plus croire aux
déclassements/reclassements.
En
fait, le potentiel de révolte, de rejet, est toujours présent. Près de 50 %
d’abstention aux élections européennes et 4.54 % de votes blancs et nuls, en
rendent compte, même imparfaitement. La situation reste instable, elle pourrait
même à l’occasion des prochaines élections, souligner la volatilité de
l’électorat comme c’est le cas dans nombre de pays européens.
… dans un
contexte européen et mondial sous haute tension
Les
médias ont tenté de faire croire à un sursaut vert en Europe. Qu’en est-il
réellement ? Les partis écologistes sont inexistants en Espagne, en
Italie, en Grèce, sans parler des pays de l’Est. Certes, en France, ils ont
récolté 13.47 % des voix… moins qu’en 1999 (16 %), des macroniens de
« gauche » déçus, comme l’affirment des enquêtes ? En Allemagne,
ceux qui ont toujours fait partie de la coalition de gauche et de droite,
libéraux-compatibles, révèlent l’usure des partis sociaux-démocrates et de la
CDU-CSU. Merkel vit son crépuscule. En Suède, l’effet Greta Thunberg (du nom de
cette jeune scolarisée ayant lancé « l’affaire du siècle sur le
climat ») semble nul. Les Verts y sont en recul contrairement à la
Finlande. L’Espagne, l’Autriche, la Belgique semblent désormais marquées par
une ingouvernabilité qui risque de perdurer.
Racisme et corruption semblent,
pratiquement partout, avoir le vent en poupe parmi les élites affairistes. Et en
France aussi… on vient d’ailleurs d’apprendre, au-delà de l’affaire Balkany,
que 21 ministres sur les 35 se sont fait épingler par la Haute Autorité pour la
transparence. Ils se sont vus réclamer, pour rectification fiscale pour l’année
2018, en moyenne ( !) 11 930 €. La Haute Autorité n’a pas poussé la
transparence jusqu’à livrer les noms des tricheurs…
Force
est de constater que le néolibéralisme austéritaire fait monter l’instabilité
et le souverainisme xénophobe. Qui plus est, la négociation interminable du
Brexit et ses conséquences, fragilisent toute tentative de rupture. D’autant
qu’en l’espèce, il s’agit surtout de contradictions entre les classes
dirigeantes du Royaume-(des)Uni, désindustrialisé et financiarisé…
Par
ailleurs, la guerre commerciale entreprise par Trump, la percée de la Chine (ce
capitalisme d’Etat répressif), la volonté de Poutine de hisser la Russie en
grande puissance, tous ont intérêt à accentuer la déconstruction de l’Europe
des marchés pour y faire leur beurre.
<<<>>>
Vis-à-vis
de l’ensemble de ces contradictions, les catégories populaires, trahies par les
partis sensés les représenter, semblent avoir perdu le cap de l’espérance
sociale. Demeure l’aspiration à une réelle démocratie à construire par en bas,
capable de faire émerger un mouvement social et politique bravant l’extrême-droite,
et porteur d’un projet émancipateur de rupture avec le capitalisme et les
dangers mortifères dont il est porteur : crises économiques et
financières, effondrement écologique, guerre(s). En France, les partis,
groupes, syndicats, ont ignoré la révolte des quartiers populaires de 2005,
dédaigné, pour l’essentiel, la révolte des Gilets jaunes… Peuvent-ils se transformer ?
Certes, le paysage politique change pour mieux durer. Mais des secousses sismiques
peuvent en ébranler la configuration. Le mouvement des Gilets Jaunes, même
amoindri, peut-il rebondir et mener des campagnes sur les points faibles de
l’adversaire, à savoir toutes ces contre-réformes et privatisations qui vont
rendre encore plus difficiles les fins de mois.
Gérard
Deneux, le 3 juin 2019
Sibeth Ndiaye (porte-parole du gouvernement) refuse de
parler d’une défaite de la liste En
marche-Renaissance mais de « flexibilisation
de réorientation du leadership référentiel en décalage du process » !?!
Mais oui, mais bien sûr…
Politis 30 mai 2019
Pour en
rire… jaune. Les Gilets engraissent les poulets
Faut croire que la garde prétorienne du régime adore
les Gilets jaunes ! Les heures sup’ depuis novembre, c’est 2 millions d’euros
par mois pour les CRS. Chacun d’entre eux empoche un surplus de 800€ par mois
défiscalisés, plus une indemnité de déplacement de 43€ de l’heure, exemptés
d’impôt. Une compagnie de CRS en déplacement, c’est 100 000€/jour. Mais
les poulets casqués adorent aussi Macron. Avec lui, pour chacun de ses déplacements
en province, c’est du lourd ; pour le protéger, il faut 13 à 15 compagnies
de CRS et d’escadrons de gendarmerie. Pour ces derniers, pas d’heures
supplémentaires monétisées mais bonifiées en jours de récupération. De quoi
dégarnir les gendarmeries rurales ! Tout ça, sans compter les milliers de
grenades balancées (30 à 50€ la pièce), coûte un « pognon de
dingue ». Faut faire des économies… sur les poulets d’appoint, ces
réservistes retraités chargés de suppléer aux manques. Ca râle déjà parmi ces
5000 supplétifs priés de rester chez eux. Pour ces retraités de bonne heure, on enlève le beurre des épinards.
Selon leur grade, ils empochent pour une vacation de 7 heures, 60 à 200€… quand
même. Vont-ils rejoindre les ronds-points ?
Et la fête va continuer lors du G7, prévu du 25 au 27
août, à Biarritz : 10 000 pandores mobilisés pour la sécurité des
«maîtres du monde ». Coût estimé : 24 millions sans compter les
heures supplémentaires et les primes. N’ont pas fini de se faire « des
couilles en or », les virils de la matraque…il semble illusoire de croire,
comme certains Gilets Jaunes, qu’ils vont rejoindre les « Gaulois
réfractaires ».
Infos extraites du Canard
Enchaîné du 24 mai 2019
Il y a trois
sortes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la
violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les
oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions
d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît
de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour
objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la
première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire
hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la
première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue.
Dom Helder Camara