Nous avons lu
Carte blanche. L’Etat contre les étrangers
C’est
le livre que tous les militants défendant le droit des étrangers à êùtre
accueillis dignement devraient livre. Plus d’illusions, nous avons à faire à
une machine répressive dont les rouages sont largement méconnus et occultés par
les discours lénifiants dont se targuent les politiciens pour couvrir leurs
méfaits. L’auteure est professeur de droit à l’université de Cergy-Pontoise et
membre du Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés (GISTI). Elle nous
livre ses connaissances juridiques, historiques et son expérience de terrain.
Derrière les sigles OFPRA, CRA, OQTF, Dublin, Frontex, se dissimulent les
pièges et les moyens d’une politique, celle de l’Etat français, pour organiser
une « lutte féroce contre les
étrangers les plus pauvres ». « Du dernier commissariat jusqu’au Conseil d’Etat et à la Cour de
Cassation, plus question ici de la séparation des pouvoirs ; l’appareil
d’Etat suit la loi quand elle l’arrange et la bafoue quand elle le gêne. Si
c’est trop visible, la haute fonction publique prépare une nouvelle loi qui
permet plus de contrôles, plus d’enfermements, qui donne encore plus carte
blanche à l’exécutif dans sa lutte contre un ennemi décidément bien
commode ». « Seule la
liberté de circulation des personnes est compatible avec leur égalité ».
La conclusion et sans appel : « Il
est temps d’organiser, risquer, former des communautés humaines où la vie et
les liens de solidarité puissent avoir un sens ». GD
Karine Parrot, La Fabrique, 2019, 15€