Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 29 juin 2020


Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS).
Victoire. La France condamnée

La Cour Européenne des Droits de l’Homme, le 11 juin 2020, a condamné la France pour  violation de la liberté d’expression. En 2009/2010, 11 militants du Collectif Palestine 68, appelaient au boycott des produits en provenance d’Israël dans un hypermarché alsacien, protestant contre les violations des droits des Palestiniens commises par l’Etat d’Israël. LICRA, Avocats sans frontières et Alliance France-Israël intentent un procès (l’hypermarché ne se porte pas partie civile). Relaxés en 1ère instance par le tribunal de Mulhouse (2011), puis condamnés par la Cour d’appel de Colmar (2013) pour « provocation à la discrimination », jugement confirmé par la Cour de cassation (oct. 2015), les militants forment un recours auprès de la CEDH (mars 2016). Celle-ci établit que les jugements de la cour d’appel et de la Cour de Cassation constituent une violation de la liberté d’expression (art. 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme). Elle démonte l’assimilation abusive d’une campagne citoyenne à motivation politique avec une quelconque discrimination économique. Elle reproche au juge français d’avoir appliqué la loi sans analyser les actes et propos reprochés aux requérants, qui  concernaient l’intérêt général, le respect du droit international public par l’Etat d’Israël et la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. La France devra verser dans les 3 mois 7 380€ à chaque militant et 20 000 € à eux tous en commun. Si l’Etat ne mettait pas en œuvre l’arrêt, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe pourrait le « réprimander », la CEDH, instance supranationale, n’ayant ni pouvoir de coercition, ni pouvoir d’abrogation des lois relevant du droit interne des Etats. Que valent, dès lors, des « réprimandes » ? Pour les militants contre l’apartheid, elles valent la saveur d’une victoire, au regard de l’attitude des gouvernements, et notamment des scandaleuses circulaires Alliot-Marie (2010), affirmant que les appels au boycott constituent une infraction pénale et exigeant du ministère public « une réponse cohérente et ferme face à ces agissements ».
Notre ami Jacques, membre du comité PES, décédé le 17 mars 2018, était de ces 11 militants, partisan d’aller jusqu’au bout dans le recours. Justice leur est rendue dans leur lutte contre l’apartheid.