Epidémie de
répressions en France…
Depuis
le 11 mai, la machine répressive se remet en marche. Les poursuites judiciaires
engagées à l’encontre de militants, suite à des actions de blocages et de
rassemblements pendant le mouvement contre le « projet Retraites »,
se multiplient. A Nancy, mais aussi à Châlons-sur-Saône, La Roche-sur-Yon,
Millau et en Ardèche, les convocations au commissariat s’enchaînent ainsi que
les contrôles d’identité et verbalisations. Pour des faits remontant au 10
janvier, devant le dépôt de bus Kéolis à Nancy, 13 militants risquent 3 ans de
prison et 4 500€ d’amende, alors que l’action n’a eu aucune incidence sur
le fonctionnement de l’entreprise et n’a empêché aucun salarié de travailler. Il
s’agit, selon le porte-parole de Solidaires
Meurthe et Moselle d’une « guerre sociale contre les militants et contre toute forme de contestation. Si la vie
démocratique doit reprendre, ce n’est pas seulement l’organisation du 2ème
tour des municipales, c’est aussi la liberté
d’expression et de rassemblement ». Aux motifs d’entrave à l’économie
ou à la circulation ferroviaire, les militants sont poursuivis et condamnés. « Il s’agit de criminaliser. Il y a
volonté de faire taire la parole
dissidente, incapable qu’est le gouvernement d’avoir une parole politique
empreinte de justice sociale ».
Paru
sur bastamag.net
…et en Algérie, où la répression
s’accentue
« On se sent étouffés par ce qui se passe, des
jeunes se retrouvent en prison pour une publication Facebook » selon
Riadh Touat, fondateur en 2017 du site Weh
Derna ?, un média citoyen, porte-voix de la jeunesse algérienne. Il
s’inquiète du durcissement de la répression notamment sur les réseaux sociaux
devenus le principal canal d’expression d’un Hirak suspendu. « La prison est systématique, il n’y a pas de
demi-mesure. Ils foutent des jeunes en prison
qui réclament simplement une vie meilleure ». Des collectifs citoyens s’organisent pour soutenir la cause
des détenus d’opinion. La liberté de la presse est menacée : annonce de la
suspension temporaire du média satirique El
Manchar par son éditeur, blocage de trois médias d’information indépendante
(Radio M, Maghreb Emergent et Interlignes)
et incarcération de plusieurs journalistes.
Dans
cette morosité ambiante, Radio Corona
Internationale « la radio de la fin du monde » est née le 23 mars
sur Facebook, un média drôle et engagé aux airs de radio pirate. D’autres
initiatives sont nées sur le Web en vue de maintenir, voire « raviver
la flamme du Hirak », à l’instar de l’Union des étudiants
algériens libres (UEAL) qui propose des débats nocturnes avec des personnalités
engagées du mouvement. Riadh Touat a lancé une série d’entretiens en direct où
il dresse le portrait de jeunes engagés dans d’autres pays afin de « casser la déprime », de quoi
apporter de l’optimisme au sein de la jeunesse particulièrement ciblée par les
opérations de police. Beaucoup imaginent déjà la reprise du mouvement dans la
rue « Néanmoins, il y a cette peur
des arrestations qu’il faudra vaincre à nouveau. Il faut renouveler
l’expérience à travers le génie populaire pour que le Hirak se réinvente ».
Paru
sur alencontre.org