Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


dimanche 1 mars 2015

Militer sur internet
Les bonnes pratiques de l'engagement numérique.
On dit de l'internet qu'il représente une révolution comparable à l'invention de l'imprimerie. En effet, si l'imprimerie a permis au grand nombre d'accéder à la lecture, internet est en train de démocratiser l'écriture, et avec elle l'émancipation des peuples qui peuvent enfin communiquer massivement entre eux sans dépenser des sommes folles en équipement et sans passer par des intermédiaires centralisés. Du moins pour l'instant... Nombreux sont les acteurs qui ont tout à perdre à un tel changement : des industries moribondes comme celle du disque, aux médias de masse traditionnels, en passant par les politiciens obsédés par la sécurité et qui voient un terroriste derrière chaque internaute... Internet repose sur un équilibre fragile que bien des gouvernements s'acharnent à faire vaciller et qui ne tiendra que si dès maintenant, nous faisons attention à nos pratiques.
Utiliser des logiciels libres
Le premier réflexe est d'utiliser autant que faire se peut des logiciels dit « libres ». On appelle « logiciel libre » ou « open source », un outil dont le code informatique est observable par tout un chacun et dont l'utilisation n'est pas limitée par un ensemble de clauses restrictives. Quand vous achetez une voiture, vous êtes libre d'ouvrir le capot, de démonter et remonter le moteur, de remplacer une pièce par une autre, d'utiliser la marque d'huile que vous préférez et de faire le plein dans n'importe quelle station. Quand vous achetez un logiciel propriétaire (un logiciel qui n'est pas « libre » est dit « propriétaire), vous n'avez pas le droit de regarder comment il est conçu et encore moins le droit d'en modifier le fonctionnement. Même les données que vous produisez avec ce logiciel ne vous appartiennent pas totalement, puisque vous ne pourrez bien souvent les exploiter qu'avec ce logiciel spécifique et dans un cadre défini par les conditions générales d'utilisation.
On trouve des équivalents libres à la plupart des logiciels propriétaires : Linux remplace Windows ou MacOs, Libre Office est un clone de Microsoft Office, Gimp est l'équivalent de Photoshop, …
Mais si vous ne devez en connaître qu'un, téléchargez, installez et utilisez Mozilla Firefox (1) en lieu et place de Internet Explorer, Google Chrome ou Safari. Auriez-vous confiance en une interface qui permet d'accéder à toute la connaissance humaine si elle était estampillée Monsanto ou Mac Donald ? Que croyez-vous que Google ou Microsoft ont intérêt à vous présenter comme pages web ? Les revenus du premier dépendent directement du volume de publicités qu'il vous inflige tout en surfant !
Supprimer la publicité
Une fois armé d'un navigateur internet libre comme Firefox, il convient d'y ajouter un bloqueur de publicités comme par exemple « AdBlock Edge » (2). Celui-ci va assainir les pages web que vous visionnez en n'en affichant que le contenu utile. Finies les vidéos qui se lancent toutes seules pendant que vous essayez de lire un article de presse en ligne. Débarrassées, les images idiotes et volumineuses qui mangent de la place sur votre écran et réduisent votre débit internet.
Choisir ses sites
Internet ne sert à rien si c'est pour visionner le vingt heures de TF1, ou même lire Le Monde et Libération. La quintessence d'internet, on la trouve dans les blogs désintéressés des spécialistes anonymes, dans les échanges houleux des forums de discussions, sur les pages des sites communautaires comme Wikipédia. Gardez en mémoire dans vos marque-pages les sites qui vous informent vraiment, et retournez-y régulièrement. Partagez-les avec vos amis. La toile est si vaste, des pépites méconnues traînent un peu partout et n'ont pas le public qu'elles méritent.
Boycotter les géants
Facebook, Google, Apple, Microsoft n'ont rien de philanthropiques, s'ils vous proposent des services gratuits, c'est que... C'est vous le produit. Plus exactement vos données personnelles qui sont utilisées pour vous profiler et qui sont vendues à des sociétés commerciales qui les exploitent. Il se dit que Google en sait davantage sur les français que le gouvernement lui-même. La firme est déjà capable de prédire et localiser, mieux que les outils officiels, les épidémies de grippe, les tendances politiques, demain peut-être elle en saura davantage sur vous que votre propre conjoint(e). Pour mettre un frein à cette aspiration de données personnelles par des organismes privés, l'association d'éducation populaire Framasoft a mis en place l'année dernière un portail de services intitulé « Dégooglisons Internet » (3). On y trouve des alternatives à Facebook, à Google Docs, des moteurs de recherche et des outils en ligne garantis sans exploitation des données personnelles et que l'on peut même installer sur ses propres machines quand on s'y connaît un peu.
Produire son propre contenu
L'important, c'est de participer, dit-on. C'est encore plus vrai sur internet qui donne enfin la parole au simple citoyen dont l'avis n'est pas plus sot que celui des éditorialistes, et sans doute moins convenu. N'importe qui peut ouvrir un blog et y poster ses réflexions personnelles, tout le monde peut prendre part aux débats qui se déroulent sur la toile. Chacun est libre d'alimenter, corriger, surveiller les articles de Wikipédia. Ne laissons pas les puissants édulcorer les notices encyclopédiques qui les concernent, ne nous contentons pas de voir se reproduire la hiérarchie traditionnelle des médias. Sur internet, ce que nous mettons en ligne et potentiellement, directement et instantanément accessible par des milliards d'internautes. À nous tous, nous représentons une puissance médiatique sans commune mesure. Saurons-nous l'exploiter à bon escient ?
Résister aux lois liberticides
Toutes les occasions sont bonnes pour museler internet, et il ne se passe pas une semaine sans que l'on nous explique que le réseau mondial est un terreau fertile pour le terrorisme, la pédophilie ou l’extrémisme politique. Nous ne devons accepter sous aucun prétexte qu'un site puisse être fermé sans l'avis d'un juge, transmettant ainsi le pouvoir et la responsabilité de la censure à des entités privées qui ne pourront le faire qu'en automatisant les procédures, et selon leur bon vouloir, sans possibilité de recours. C'est une atteinte grave à la liberté d'expression dont semblent se moquer nos parlementaires, à moins qu'ils ne la souhaitent. Plus probablement, ils n'y comprennent strictement rien.
Merome
(2) Taper « Adblock Edge » dans un moteur de recherche

sommaire
Édito : La comedia dell’arte parlementaire
La Grèce : rompre ou subir
Italie/France et politiques d’austérité
A l’occasion du 8-Mars, prière d’appliquer 24/7
"Madame la présidente"
Shaimaa, elle ne s’appelait pas Charlie
Des matériels de guerre… à vendre… à louer !
Militer sur internet
La liberté d’expression conditionnée
TRANSITION ENERGETIQUE...
dans quelle direction, au fait ?
Ils, elles luttent
René Vautier. Acteur et témoin de son temps. 1928-2014
M6R, la démocratie en trompe l’œil
Nous avons lu
Abonnements
La comedia dell’arte parlementaire
L’éditorial du n° 11 de PES - Pour l’Emancipation Sociale

Il en a pourtant usé de la salive, Macron, ce petit énarque issu des milieux bancaires, il a même reculé sur certains points mineurs qui, il est vrai, compromettaient les intérêts corporatistes des notaires et autres huissiers de justice. En catastrophe, face à la mobilisation des journalistes, il a dû retirer un article liberticide, interdisant l’investigation dans le milieu des affaires. Deux semaines de commissions spéciales, trois semaines en séance pour se retrouver, avec cette majorité éclatée alors même qu’Hollande avait décrété l’union nationale qui, comme un feu de paille s’est éteinte. Et ce fut le mémorable heurt entre godillots et frondeurs. Les coups de menton de Valls pour mettre de l’ordre dans les rangs. Rien n’y fit, de décompte en décompte, il manquait toujours 46 députés adeptes du vote contre ou de l’abstention. La « petite loi » Macron de grand détricotage des droits allait être retoquée, même si l’on pouvait compter sur le ralliement de 4 UMP et 8 UDI. Alors, dans une dernière posture autoritaire mal assurée, Valls en vint à brandir des mesures disciplinaires et des noms d’oiseaux de fuser au sein des groupes parlementaires PS : « irresponsables », « immatures », « nuisibles ». Et face à cette comédie pitoyable, le député du Tarn, Jacques Valay, de s’apitoyer : « Autrefois, tout était verrouillé, aujourd’hui, tout est vérolé ». Le 19 février, face à la gravité rocambolesque de la situation, un conseil des ministres convoqué en urgence décida que le compte n’y était pas, il fallait recompter. Peine perdue à 16h15, Valls téléphona à Hollande, lui signifiant qu’en matière d’additions, c’était le zéro pointé. A 17h, le 1er ministre d’opérette qui n’avait pu convaincre quelques récalcitrants, engageait la procédure du 49-3 et le texte de loi fut adopté sans vote.  


Mais la comédie allait se poursuivre : motion de censure déposée par la droite, divisions des élus du Front de Gauche, admonestations de Mélenchon tempêtant contre le manque de concertation puis comme d’autres, se ravisant : on ne peut pas voter une motion de censure qui, dans ses attendus, demande encore plus de réformes libérales ! Et impossible de trouver 58 députés pour en déposer une autre… de « gauche ». La motion de censure de la droite connut néanmoins les ralliements insuffisants de 6 voix du Front de gauche et d’une écolo. Mais, la farce risque de se poursuivre au Sénat en avril avant de revenir à l’Assemblée nationale pour finir en commission mixte. D’ici là, la loi Rebsamen de détricotage des droits du travail risque de provoquer d’autres remous du plus mauvais effet pour l’avenir du parti de droite qui se dit de gauche et n’ose pas (encore !) prôner l’union sacrée avec l’UMP à l’image de ce que fit le Pasok en Grèce. Les manifestations prévues en avril contre les politiques d’austérité, la Berezina électorale annoncée, les ralliements de notables UMP et UDI au FN, promettent des jours agités à la caste qui tient à ses places. Quant à l’UMP divisée, en faillite financière, on la voit mal être capable de rigueur à moins que cela soit sous la férule de Merkel et, qui sait, de la troïka. Quant au Front de gauche, laissons la parole à Mélenchon : « c’est un cartel de partis sans ancrage de masse, ni de volonté d’en avoir ». Bref, l’ingouvernementabilité a encore de beaux jours devant elle… pourvu qu’elle fasse prendre conscience au plus grand nombre qu’ils sont les vrais acteurs du changement social.