Les JO de
Paris
Dans
un an, se dérouleront les Jeux Olympiques d’été, à Paris. Des athlètes du monde
entier, des entraîneurs, des officiels sillonneront le monde en avion pour
participer à cette grande « fête » de l’hypocrisie. Les scandales de
dopage, de tricherie, qui ont marqué chaque édition, ne disparaîtront pas aux
Jeux de Paris. Des athlètes dopés,
des athlètes tricheurs s’affronteront
dans un « esprit de grande fraternité »… Certains athlètes
s’apprêtent à traverser le monde pour partager, le temps d’une épreuve de
qualification perdue, quelques minutes de la « fête », fête aussi
stupide qu’inutile. Ces athlètes-là sont les symboles de la classe dominante
qui se réjouit du spectacle offert, tout en ignorant les Palestiniens ou les Soudanais,
par exemple, qui ne seront pas présents dans les stades parisiens.
Cerise
sur le gâteau : pour accueillir ces « dieux » modernes et
encadrer cet évènement, le comité d’organisation veut recruter 45 000 personnes. Opportunité pour ces jeunes de la région
parisienne de gagner un peu d’argent pendant les vacances ? Pas du
tout ! Ces personnes ne seront ni rémunérées, ni défrayées de leurs frais
de transport ou d’hébergement. Le budget
des JO est de plus de 8 milliards
mais les organisateurs préfèrent organiser des buffets gargantuesques pour les
officiels plutôt que rémunérer les « petites mains ». Un certain
nombre ne sont pas décidés à se laisser exploiter. Ils vont candidater à ces
« jobs » pour, ensuite, en perturber l’organisation de l’intérieur.
Et ils ne manquent pas d’idées.
Camille :
« Nous pourrions ne pas venir, ou
venir et déployer des banderoles, nous mettre en grève, former un collectif et
attaquer les JO aux Prud’hommes ». Ou encore « faire une grève du
zèle et bloquer les Jeux en travaillant trop lentement ou pas correctement ».
L’idée générale est de « mettre du
sucre dans le réservoir ». Alain,
activiste écolo : « Une fois
devenu bénévole, je compte dénoncer le modèle des Jeux Olympiques de
l’intérieur auprès des personnes que je rencontrerai » explique cet
ancien judoka dégoûté de l’olympisme depuis la destruction de plusieurs favelas de Rio, lors de la compétition de 2016 qui avait entraîné l’expulsion de centaines de familles
pauvres.
A
noter que la même chose s’est produite à
Pékin en 2008, et que la volonté de la mairie de Paris et du gouvernement, d’envoyer
les SDF à la campagne « pour
qu’ils y respirent mieux » relève du même état d’esprit que Molière
dans Tartuffe, en le paraphrasant : « Cachez ces pauvres que je ne saurais voir, par de pareils sujets les
âmes sont blessées ! ». Les pauvres, vous êtes priés de faire
place nette pour ne pas apparaître dans le champ visuel de ceux qui ont pu se
payer des places à des prix exorbitants (jusqu’à 2 500€ pour la cérémonie
d’ouverture).
Comme
toutes les autres éditions, ces JO tant choyés par la classe bien-pensante,
sont vecteurs de valeurs « néfastes ». Les jeunes banlieusards sont
priés d’être fiers de porter « bénévolement » le sac des champions
surpayés. Et les étudiants logés dans les résidences universitaires du Crous d’île-de-France
vont devoir quitter leur logement au plus tard le 30 juin 2024, alors qu’il
leur est possible habituellement de le conserver d’une année sur l’autre.
3 200 logements réquisitionnés pour loger forces de l’ordre, soignants,
agents de sécurité privée et bénévoles. La contrepartie pour ces étudiants
précaires ? Un relogement sans frais de déménagement… mais évidemment payant !
Les
JO sont, par ailleurs, une aberration écologique. Des officiels, des athlètes,
de supporters vont traverser la planète en avions, autocars et voitures pour
être là, à cette fête inventée par Pierre de Coubertin, ce personnage proposé
au prix Nobel par Hitler…
Annuler
ces Jeux ? Vous n’y pensez pas ! Ce serait pourtant un grand bienfait
pour la planète et participerait, peut-être, à la réflexion sur le bien-fondé
de ces grands raouts, à l’heure où des centaines de milliers d’êtres humains
sont en danger de mort à cause du dérèglement climatique engendré, en partie,
par tous ces déplacements inutiles, cette bétonisation et ces constructions vouées
à devenir des friches à démolir… JLL