Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 30 mai 2023

 

Les JO de Paris

 

Dans un an, se dérouleront les Jeux Olympiques d’été, à Paris. Des athlètes du monde entier, des entraîneurs, des officiels sillonneront le monde en avion pour participer à cette grande « fête » de l’hypocrisie. Les scandales de dopage, de tricherie, qui ont marqué chaque édition, ne disparaîtront pas aux Jeux de Paris. Des athlètes dopés, des athlètes tricheurs s’affronteront dans un « esprit de grande fraternité »… Certains athlètes s’apprêtent à traverser le monde pour partager, le temps d’une épreuve de qualification perdue, quelques minutes de la « fête », fête aussi stupide qu’inutile. Ces athlètes-là sont les symboles de la classe dominante qui se réjouit du spectacle offert, tout en ignorant les Palestiniens ou les Soudanais, par exemple, qui ne seront pas présents dans les stades parisiens.

 

Cerise sur le gâteau : pour accueillir ces « dieux » modernes et encadrer cet évènement, le comité d’organisation veut recruter 45 000 personnes. Opportunité pour ces jeunes de la région parisienne de gagner un peu d’argent pendant les vacances ? Pas du tout ! Ces personnes ne seront ni rémunérées, ni défrayées de leurs frais de transport ou d’hébergement. Le budget des JO est de plus de 8 milliards mais les organisateurs préfèrent organiser des buffets gargantuesques pour les officiels plutôt que rémunérer les « petites mains ». Un certain nombre ne sont pas décidés à se laisser exploiter. Ils vont candidater à ces « jobs » pour, ensuite, en perturber l’organisation de l’intérieur. Et ils ne manquent pas d’idées.

 

Camille : « Nous pourrions ne pas venir, ou venir et déployer des banderoles, nous mettre en grève, former un collectif et attaquer les JO aux Prud’hommes ». Ou encore « faire une grève du zèle et bloquer les Jeux en travaillant trop lentement ou pas correctement ». L’idée générale est de « mettre du sucre dans le réservoir ».  Alain, activiste écolo : « Une fois devenu bénévole, je compte dénoncer le modèle des Jeux Olympiques de l’intérieur auprès des personnes que je rencontrerai » explique cet ancien judoka dégoûté de l’olympisme depuis la destruction de plusieurs favelas de Rio, lors de la compétition de 2016 qui avait entraîné l’expulsion de centaines de familles pauvres.

 

A noter que la même chose s’est produite à Pékin en 2008, et que la volonté de la mairie de Paris et du gouvernement, d’envoyer les SDF à la campagne « pour qu’ils y respirent mieux » relève du même état d’esprit que Molière dans Tartuffe, en le paraphrasant : « Cachez ces pauvres que je ne saurais voir, par de pareils sujets les âmes sont blessées ! ». Les pauvres, vous êtes priés de faire place nette pour ne pas apparaître dans le champ visuel de ceux qui ont pu se payer des places à des prix exorbitants (jusqu’à 2 500€ pour la cérémonie d’ouverture).

 

Comme toutes les autres éditions, ces JO tant choyés par la classe bien-pensante, sont vecteurs de valeurs « néfastes ». Les jeunes banlieusards sont priés d’être fiers de porter « bénévolement » le sac des champions surpayés. Et les étudiants logés dans les résidences universitaires du Crous d’île-de-France vont devoir quitter leur logement au plus tard le 30 juin 2024, alors qu’il leur est possible habituellement de le conserver d’une année sur l’autre. 3 200 logements réquisitionnés pour loger forces de l’ordre, soignants, agents de sécurité privée et bénévoles. La contrepartie pour ces étudiants précaires ? Un relogement sans frais de déménagement… mais évidemment payant !

 

Les JO sont, par ailleurs, une aberration écologique. Des officiels, des athlètes, de supporters vont traverser la planète en avions, autocars et voitures pour être là, à cette fête inventée par Pierre de Coubertin, ce personnage proposé au prix Nobel par Hitler…

 

Annuler ces Jeux ? Vous n’y pensez pas ! Ce serait pourtant un grand bienfait pour la planète et participerait, peut-être, à la réflexion sur le bien-fondé de ces grands raouts, à l’heure où des centaines de milliers d’êtres humains sont en danger de mort à cause du dérèglement climatique engendré, en partie, par tous ces déplacements inutiles, cette bétonisation et ces constructions vouées à devenir des friches à démolir…  JLL