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Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mercredi 3 mai 2023

 

Mayotte. Non à l’opération Wuambushu !

 

« Alors que l’attention médiatique (re)découvre la problématique de la répression policière et que les violences institutionnelles et policières sont dénoncées jusqu’au Conseil de l’Europe et par des rapporteurs de l’ONU, une inquiétante opération militaro-policière se met en place à Mayotte, sous l’impulsion d’un ministre dont la tendance autoritariste et illibérale n’est plus à démontrer » (communiqué LDH/Gisti/Syndicat des avocats de France…). L’opération Wuambushu, qui devrait durer 2 mois, vise à détruire des bidonvilles et à expulser 20 000 Comoriens sur l’île d’Anjouan. 2 000 policiers et gendarmes, une compagnie de CRS, sont mobilisés pour assurer les « décasages » et les expulsions. Pas si simple ! L’Etat comorien n’est pas d’accord pour laisser débarquer sur ses côtes près de 20 000 personnes en 2 mois d’autant qu’il considère que « les Comoriens sont chez eux à Mayotte ». Mayotte est toujours revendiquée par les autorités comoriennes, accusant la France de ne pas avoir respecté l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation et de l’histoire qui unit les habitants des 4 îles, lors du référendum sur l’indépendance en 1975 ; Mayotte avait voté pour rester française alors que le vote global de l’archipel des Comores était en faveur de l’indépendance. En toute illégalité, la France « reconnaissait » le vote des Mahorais, sans tenir compte du résultat global, bafouant l’intangibilité des frontières. L’île est  devenue département d’outre-mer en 2011. Les familles, séparées, n’ont eu de cesse de se regrouper : à Mayotte, sur les 310 000 habitants, la moitié est de nationalité comorienne (cf Immigration. Mayotte, territoire d’exception  PES n° 89 janvier 2023).

La société civile comorienne est largement mobilisée contre l’opération, le groupe nationaliste Comité Maoré pour le rattachement de Mayotte, parle de la « rafle Macron ». Le tribunal judiciaire a suspendu lundi 24 avril l’évacuation d’un bidonville, ordonnant au préfet de « cesser toute opération d’évacuation et de démolition » prévue le 25, exigeant que des solutions de relogement adapté soient proposées aux familles. L’Etat a fait appel. Le collectif Uni-e-s contre une immigration jetable (UCIJ-2023) (400 associations et syndicats) a lancé une mobilisation nationale contre la politique migratoire de Macron/Darmanin, exigeant l’abandon de l’opération Wuambushu.  A l’heure où nous écrivons (26.04), le gouvernement semble vouloir poursuivre son opération au mépris des droits humains.  

https://framaforms.org/ucij-2023-1674117406         

  https://blogs.mediapart.fr/uni-es-contre-limmigration-jetable