Pour les Péruviens, c’est pas le Pérou !
Suite aux trois articles (Chili,
Portugal, Tunisie) parus dans le n° précédent, montrant qu’un soulèvement
populaire, porteur d’aspiration à la justice sociale, peut connaître une
contre-révolution, l’exemple du Pérou montre, à l’inverse, un processus qui émane,
en apparence, de l’exécutif. En effet, indépendamment de l’histoire mouvementée
du Pérou, le dernier épisode, récent, montre que l’élection présidentielle peut
être suivie de la réaction des élites et de la destitution du Président. Cette
éviction a provoqué un vaste mouvement populaire toujours en cours.
Lorsque
l’on pense au Pérou, on pense souvent au Machu Picchu et aux Incas. C’est, en
effet, ce peuple qui a construit les bases du Pérou actuel. Il s’installe dans
les années 1400 dans la région fertile de Cuzco et, grâce à la culture du maïs,
de la pomme de terre, et à la chasse, sa survie alimentaire est assurée. Il va
donc pouvoir prendre du temps pour organiser ce qui va devenir un véritable
empire.
De l’empire Inca
à l’indépendance
Le
premier empereur Pachacutec
(1438-1471), dans un premier temps, étend le territoire sur quasiment toutes
les Andes, puis met en place une législation et une administration. Il préserve
l’unité géographique en développant un gigantesque réseau de chemins et de
routes. Il assure son unité linguistique en imposant le quechua comme langue
officielle. La tâche est ardue puisqu’à son apogée l’empire Inca s’étendra de la Colombie à l’Argentine et à une
partie du Chili, en passant par la Bolivie, le Pérou et l’Equateur. Il réussit
plutôt bien, l’empire est stable, unitaire et prospère. Pour faciliter la
transmission de ses ordres (que l’on ne discute pas) il met en place un réseau
de « coureurs messagers » (les chasquis) qui couvrent tout l’empire.
Au
début du 16ème siècle, ses deux petits-fils se combattent pour le
pouvoir, entraînant l’empire dans une guerre civile, à un très mauvais moment,
puisqu’en 1531, les troupes du conquistador
espagnol Fransisco Pizzaro, se présentent aux frontières de l’empire. En
1532, Pizzaro capture l’un des deux frères et le fait exécuter. Il faudra
cependant plus de 40 années pour briser les dernières tentatives de résistance
puisque le dernier empereur Inca
sera capturé et exécuté en 1572.
Les
conquistadors espagnols instituent le système de l’encomienda. Les Indiens sont « confiés » à un colon
chargé de les évangéliser et d’organiser leur travail. On est entre le servage
et l’esclavage puisque les autochtones travaillent sans rémunération dans les
mines ou dans les champs. Les conditions de vie des Indiens sont extrêmement
difficiles. En 1531, à l’arrivée de Pizzaro, on estime à 12 millions le nombre
d’Incas, 45 ans plus tard, ils ne sont plus que 1.1 million.
Le
Pérou devient, alors, l’une des premières sources de richesse pour l’Espagne.
La ville de Lima, fondée par Pizzaro, devient la capitale de l’Amérique du Sud
(excepté le Brésil, portugais). L’essentiel des richesses, extraites des mines
ou volées aux Indiens, passaient au Pérou pour rejoindre l’Europe par l’isthme
de Panama.
En
1870, « la vice-royauté du Pérou » connaît la plus violente
insurrection de son histoire, dirigée par Tupac
Amaru, un chef de tribu amérindienne. Au départ, contre une réforme
fiscale, cette insurrection se transforme en mouvement indépendantiste. Amaru
réunit une armée de près de 50 000 hommes, essentiellement indiens et
métis. Mais la révolte est écrasée et Amaru est écartelé à Cuzco en 1781 ;
il devient un symbole important de la lutte pour l’indépendance et la
liberté des peuples autochtones.
Le
processus d’indépendance prend son élan avec, en 1820, le soulèvement des
propriétaires espagnols. José San Martin prend Lima et déclare l’indépendance le 28 juillet 1821 qui
devient effective après la victoire sur les troupes espagnoles du général José
de Sucre en 1824. Simon Bolivar, lui, libère le nord du Pérou qui deviendra la
Bolivie.
Malgré
la domination d’une oligarchie de propriétaires terriens, l’esclavage des Noirs,
l’encomienda des Indiens prennent fin entre 1845 et 1862. Durant cette période,
le Pérou est économiquement prospère car le guano (excrément d’oiseaux utilisé
comme engrais) est présent en énormes quantités sur ses côtes. Cet engrais
naturel est vendu dans toute l’Europe occidentale.
La
vie politique à cette époque est une alternance de périodes démocratiques, de
coups d’Etat et de dictatures.
En
1918, en Argentine, un mouvement
universitaire puissant voit le jour. Les étudiants réclament plus
d’autonomie pour les universités, un changement du mode de désignation des
professeurs, une modernisation des programmes, une moindre, voire une
non-ingérence de l’église dans la vie universitaire. Bref, pour eux,
l’université doit servir à se cultiver, à s’émanciper et non pas être seulement
un ascenseur social conservateur. Ce mouvement trouve écho dans toute la
société argentine qui souhaite en finir avec ces habitudes et ces pratiques. Il
trouve une écoute dans toute l’Amérique latine et donc au Pérou où les meneurs de
ce mouvement contestataire sont contraints à l’exil. Ils se retrouvent à Mexico
et créent l’APRA (Alliance populaire
révolutionnaire américaine). Ce mouvement élargit son domaine d’action et
de réflexion, s’inspirant de la révolution mexicaine de 1910 et de la
Constitution de 1917 qui en est issue. Cette constitution, anticléricale,
agrariste, est extrêmement progressiste : réforme agraire, lois sociales
(journée de 8 heures, droit d’association ou syndicats, droit de grève, salaire
minimum, limitation du travail des femmes et des enfants…).
Mais
au Pérou, sur place, la situation politique est extrêmement confuse et
chaotique. Ainsi, Manuel Ponce Brousset est président du 25 au 27 août 1930,
Luis Sanchez Cerru lui succède du 27 août 1930 au 1er mars 1931,
Ricardo Elias Arias du 1er mars au 5 mars 1931, Gustavo Jimenez du 5
au 11 mars, David Ocampo du 11 mars au 8 décembre 1931, etc… Le Pérou est loin
d’avoir une Constitution aussi progressiste que le Mexique puisque seule la
population alphabétisée peut voter en 1933. Seul 1/3 de la population peut
s’exprimer dans les urnes et les Indiens en sont quasiment exclus.
Les
soubresauts dans la période contemporaine
En 1968, le Pérou connaît un gouvernement plus favorable aux
couches défavorisées de la population. Le président Terry, soutenant les
intérêts américains, est renversé par le général
Alvarado, issu d’un milieu modeste. Il met en place une série de mesures
très progressistes. La pierre angulaire de sa politique économique est la
réforme agraire, visant à éliminer les grandes haciendas, et la
redistribution de 11 millions d’hectares aux paysans. A cette époque, 2 % de la population
possèdent 70 % des terres. La terre des grandes fermes est redistribuée aux
familles. Chacune reçoit 1/3 d’hectare pour y vivre. Il nationalise les grandes
compagnies pétrolières étrangères. C’est lui l’auteur de la célèbre
formule : « la terre à ceux qui la travaillent ». Son
gouvernement investit massivement dans l’éducation ; le quechua, langue
des Indiens obtient le même statut que l’espagnol, il reconnaît les droits des
natifs sur leurs terres, instaure l’égalité des droits pour les enfants
naturels…
Le
gouvernement est soutenu par le parti communiste et l’essentiel du mouvement
syndical. Le Pérou se tourne vers le
bloc socialiste, ce qui lui vaut un blocus financier des USA. Cette hostilité
états-unienne, des maladresses économiques intérieures, l’opposition de la
bourgeoisie ainsi que de l’extrême gauche péruvienne n’améliorent pas les
conditions de vie des classes populaires. De plus, Alvarado prend l’habitude de
décider seul, sans doute dans un souci d’efficacité. Il finira par se couper de
nombre de ses soutiens ; ceux qui osent exprimer un avis différent
finissent en prison. En 1974, il
nationalise les journaux d’opposition. Le 29 août 1975, Alvarado est renversé
par un autre général Francisco Cerruti
qui rompt immédiatement avec la politique de son prédécesseur et noue des
relations étroites avec le Chili de Pinochet et participe à l’opération Condor
(répression concertée contre les révolutionnaires par les militaires d’Amérique
latine avec le soutien actif des Etats-Unis).
En 1970, apparaît dans les universités péruviennes, un
mouvement d’étudiants, souvent issus des milieux défavorisés qui découvrent le
marxisme-léninisme, le maoïsme, les expériences cubaine et chilienne. Les
étudiants, créateurs de ce mouvement, Le Sentier lumineux, rejoignent leurs régions et créent une
multitude de comités locaux, surtout composés de paysans. D’abord tourné sur
l’éducation populaire et la non-violence, le mouvement se radicalise à partir
de juin 1979, lorsqu’une manifestation pour la gratuité de l’enseignement est
réprimée par l’armée et fait plusieurs dizaines de morts. Le Sentier lumineux se tourne alors vers la lutte armée et prend le
contrôle des régions désertées par l’Etat central. Il y instaure un nouveau
pouvoir fondé sur des comités populaires (théoriquement élus), chargés de la
redistribution des terres, de la justice et de l’éducation. L’organisation se
déclare également féministe et de nombreuses femmes assurent des fonctions de
commandement. Le Sentier lumineux
contrôle de vastes régions dans les Andes et dans la partie amazonienne du
Pérou ainsi que dans les bidonvilles entourant les grandes villes. L’idée d’Abimael Guzman, son fondateur, est de
conquérir le pouvoir militairement puis d’instaurer une république populaire
communiste. En fait, jusqu’en 1992, le mouvement mène une guérilla dans les
zones montagneuses contre les autorités gouvernementales. Des exactions sont
menées de part et d’autre. Guzman est arrêté en 1992 et le mouvement
« sans tête » se divise en différentes factions dont certaines sont
plus préoccupées de gagner de l’argent grâce au trafic de drogue, aux enlèvements…
qu’à libérer le pays des élites bourgeoises.
Instabilité
et répression
Durant
cette période, les présidents se succèdent sans que la condition des classes
populaires ne change. A noter qu’en 1985, Alan Garcia succède à Fernando Terry :
c’est la première fois en 40 ans qu’un président démocratiquement élu remplace
un autre président lui aussi élu démocratiquement.
En
1990, c’est Alberto Fujimori qui est élu par les Péruviens
et, comme leurs voisins Chiliens, ils vont plonger
dans l’ultralibéralisme. Fujimori adopte des mesures d’austérité très sévères,
il dévalue la monnaie de 200 %, privatise des centaines d’entreprises,
300 000 emplois publics sont supprimés. L’inflation baisse, certes, de
2 700 % en 1990, elle passe à 140 % en 1991, mais la pauvreté ne baisse
pas. Politiquement, il est brutal. En raison de l’opposition à certaines
réformes de nombre de députés, il dissout le Congrès en 1992, modifie la
Constitution, fait incarcérer ses opposants et prend le contrôle des médias. Sa
présidence est marquée par l’autoritarisme et la violence de ses actions. Il
crée les Escadrons de la mort,
chargés en secret, d’enlèvements d’activistes, de dissidents, d’opposants
politiques : tortures, exécutions sommaires sont parmi leurs moyens
d’action. Fujimori ira même jusqu’à amnistier les membres de la police et de
l’armée impliqués dans des crimes. Il fait usage de la violence surtout à
l’encontre des communautés autochtones : 300 000 femmes, 25 000
hommes sont stérilisés sans leur consentement.
Le
Pérou entretient des liens étroits avec les USA ; les ventes d’armes US
sont multipliées par 4 en quelques années et les USA financent la lutte contre le Sentier lumineux. Grâce à l’appui des médias à sa solde il est
réélu en 2000. Mais la contestation de cette réélection plus que douteuse
enfle. Des affaires de corruption finissent par sortir ; Transparency
international (organisation non gouvernementale internationale) le classe parmi
les 10 dirigeants les plus corrompus au monde. Face à ce mouvement de
contestation, il quitte le Pérou le 17 novembre. Destitué par le Congrès, il se
réfugie au Japon (il possède la double nationalité) où il se pense en sécurité.
Mais il sera rapidement restitué au Pérou et condamné à 33
ans de prison pour crime contre l’Humanité et corruption. Il paie pour les
ordres qu’il a donnés aux militaires pendant la lutte contre le Sentier lumineux. Des paysans ont été
exécutés seulement parce qu’ils étaient soupçonnés d’aider la guérilla. Des
villages furent rasés…
En
2001, Alejandro Toledo devient
président, puis 6 autres lui succèderont jusqu’en 2021. La valse des présidents
soit par démission suite à des scandales de corruption, soit par destitution, illustre
l’instabilité politique, sociale au Pérou du 21ème siècle. Socialement,
tout comme au Chili, l’ultralibéralisme fait des ravages dans les classes populaires.
Les inégalités sont très fortes : les riches très riches, les pauvres très
pauvres.
Un immense
espoir du peuple
En
juillet 2021, un immense espoir naît
dans les couches populaires ; Pedro
Castillo, ancien instituteur, issu d’un milieu pauvre, leader syndicaliste,
est élu président de la République.
Il est le candidat de Pérou libre, un
parti marxiste-léniniste et affiche des positions radicales dans tous les
domaines. Inutile de dire qu’à droite cette élection passe mal, d’autant plus
qu’il a battu Keiko Fujimori (la fille de l’ex-président) avec 50.1 % des
suffrages (après 6 semaines de recomptage). Mais, Castillo n’a pas obtenu la
majorité au Parlement et l’hostilité de ce dernier, ainsi que celle des élites
économiques et des médias l’empêchent de mettre en place les réformes promises
durant la campagne (réforme agraire, changement de Constitution…). La
Constitution actuelle est celle de Fujimori (1993). Castillo la juge
responsable des inégalités économiques parce qu’elle consacre un modèle de
libre marché.
Castillo
est soutenu par les couches populaires, les Indiens, mais son statut de métis,
d’homme du peuple (ses parents étaient illettrés), de novice en politique,
provoque un rejet à relents racistes d’une partie généralement blanche et aisée
de la population péruvienne. Tout autant que son programme, c’est l’homme qui
est combattu par les forces conservatrices. De plus, le jour de son
investiture, il s’engage à conserver son salaire d’instituteur et à réduire de
moitié les indemnités des parlementaires et des ministres. Cet homme est décidément un
trop mauvais exemple...
Dès
lors, les forces réactionnaires péruviennes font tout pour mettre fin le plus
vite possible à l’expérience Castillo et elles peuvent être très
efficaces. Au Pérou, le Congrès (à majorité de droite, voire extrême droite) a
beaucoup de pouvoirs. C’est lui qui décide des voyages du chef d’Etat à
l’étranger. Inutile de dire que Castillo ne participe à aucun congrès international
ni à des visites à l’étranger. Le Congrès contraint Castillo à former un
gouvernement sans figures de la gauche radicale. Les médias assènent à longueur de journée que
ce gouvernement est formé de personnes inexpérimentées et que l’inexpérience
est synonyme d’incompétence et même de danger pour le Pérou. Le Parlement
bloque sa réforme agraire, vote une loi qui interdit à l’exécutif de le
dissoudre mais qui lui permet de destituer le président. Il bloque également
une des principales promesses de Castillo : la création d’une assemblée
constituante. Il va jusqu’à ouvrir une procédure de destitution à l’encontre de
Castillo pour « incapacité morale ou physique permanente ». Face à
l’absence de mesures pour changer leur quotidien, une partie des classes
populaires se détourne de Castillo et fait éclater sa déception dans la rue,
les médias s’étant bien gardés de préciser que c’est le Congrès qui bloque la
majorité des mesures. Les violences font plusieurs morts et les médias
réclament à nouveau la destitution de Castillo.
Fin
2022, toutes les forces réactionnaires guettent un faux pas de Castillo. Il le
fait le 7 décembre. Pour sortir de cette situation où le président est pieds et
poings liés par le Congrès, il décide de dissoudre ce dernier mais,
constitutionnellement, il n’en pas le pouvoir. Il est aussitôt destitué, emprisonné et remplacé par sa
vice-présidente Dina Boluarte. Les
électeurs de Castillo ont pu penser que la vice-présidente allait continuer la
lutte engagée. Mais elle change radicalement de camp, fait alliance avec les
partis de droite du Congrès pour « apaiser » le pays… il semble que
ce soit pour des raisons plus obscures de risques de poursuites judiciaires. Les
électeurs de Castillon, exaspérés par leur classe politique et la corruption
endémique, perçoivent cette attitude de Boluarte comme une trahison. Ils se « ruent » dans les rues pour exiger son
départ, la dissolution du Congrès et des élections anticipées. Ce mouvement est
particulièrement actif dans les régions rurales où les blocages de routes,
d’aéroports se multiplient. Face à ça, Boluarte déclare l’état d’urgence et met en place une féroce répression. Mi-décembre
2022, à Ayacucho, 8 manifestants sont tués par balles, deux par des bombes
lacrymogènes larguées depuis des hélicoptères. Le 9 janvier 2023, à Juliaca, à
nouveau 18 morts parmi les manifestants. Aucun des journaux nationaux, aux mains
des élites économiques, n’en font leur Une. Dina Boluarte, cependant, y déclare
que la police et l’armée ont eu un « comportement
irréprochable ». « Ces
morts ne comptent pas, ils ne sont pas de Lima ». Cette phrase
entendue mille fois traduit bien la fracture entre le Pérou des villes et celui
des campagnes, entre celui des couches populaires et celui des élites.
Actuellement,
la situation est bloquée, figée. Le Congrès refuse la tenue d’élections
anticipées et Boluarte est soutenue par le Congrès dans son rôle de présidente
« apaisante » selon les uns, de « traitre » selon les autres.
On aurait pu penser qu’en incarcérant
Fujimori pour crime contre l’humanité et corruption ou encore Toledo pour
corruption, la justice péruvienne savait montrer son indépendance vis-à-vis du
pouvoir politique mais le contre-exemple est arrivé très vite avec
l’incarcération de Castillo qui, lui, n’a pas de sang sur les mains, mais
défendait l’idée d’une vie meilleure pour des milliers de Péruviens.
Un espoir apparaît dans ce marasme : les couches populaires, les
Indiens, ne sont plus décidés à subir les injustices. Une manifestante déclarait
récemment : « Le Pérou des grandes
entreprises minières milliardaires qui pillent nos richesses, le Pérou des
multinationales qui ne paient pas d’impôt et s’enrichissent alors que nous, les
paysans qui travaillons la terre, vivons dans la misère, ce Pérou-là est fini, nous ne sommes plus des moutons, nous savons
lire et écrire, même si nous venons de la campagne ». Pourvu qu’il en
soit ainsi…
Jean-Louis
Lamboley, le 27.04.2023