Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 1 juin 2020


Epidémie de répressions en France…
Depuis le 11 mai, la machine répressive se remet en marche. Les poursuites judiciaires engagées à l’encontre de militants, suite à des actions de blocages et de rassemblements pendant le mouvement contre le « projet Retraites », se multiplient. A Nancy, mais aussi à Châlons-sur-Saône, La Roche-sur-Yon, Millau et en Ardèche, les convocations au commissariat s’enchaînent ainsi que les contrôles d’identité et verbalisations. Pour des faits remontant au 10 janvier, devant le dépôt de bus Kéolis à Nancy, 13 militants risquent 3 ans de prison et 4 500€ d’amende, alors que l’action n’a eu aucune incidence sur le fonctionnement de l’entreprise et n’a empêché aucun salarié de travailler. Il s’agit, selon le porte-parole de Solidaires Meurthe et Moselle d’une « guerre sociale contre les militants et contre toute forme de contestation. Si la vie démocratique doit reprendre, ce n’est pas seulement l’organisation du 2ème tour des municipales, c’est aussi la liberté d’expression et de rassemblement ». Aux motifs d’entrave à l’économie ou à la circulation ferroviaire, les militants sont poursuivis et condamnés. « Il s’agit de criminaliser. Il y a volonté de faire taire la parole dissidente, incapable qu’est le gouvernement d’avoir une parole politique empreinte de justice sociale ».
Paru sur bastamag.net   


…et en Algérie, où la répression s’accentue
« On se sent étouffés par ce qui se passe, des jeunes se retrouvent en prison pour une publication Facebook » selon Riadh Touat, fondateur en 2017 du site Weh Derna ?, un média citoyen, porte-voix de la jeunesse algérienne. Il s’inquiète du durcissement de la répression notamment sur les réseaux sociaux devenus le principal canal d’expression d’un Hirak suspendu. « La prison est systématique, il n’y a pas de demi-mesure. Ils foutent des jeunes en prison qui réclament simplement une vie meilleure ». Des collectifs citoyens s’organisent pour soutenir la cause des détenus d’opinion. La liberté de la presse est menacée : annonce de la suspension temporaire du média satirique El Manchar par son éditeur, blocage de trois médias d’information indépendante (Radio M, Maghreb Emergent et Interlignes) et incarcération de plusieurs journalistes.
Dans cette morosité ambiante, Radio Corona Internationale « la radio de la fin du monde » est née le 23 mars sur Facebook, un média drôle et engagé aux airs de radio pirate. D’autres initiatives sont nées sur le Web en vue de maintenir, voire « raviver la flamme du Hirak », à l’instar de l’Union des étudiants algériens libres (UEAL) qui propose des débats nocturnes avec des personnalités engagées du mouvement. Riadh Touat a lancé une série d’entretiens en direct où il dresse le portrait de jeunes engagés dans d’autres pays afin de « casser la déprime », de quoi apporter de l’optimisme au sein de la jeunesse particulièrement ciblée par les opérations de police. Beaucoup imaginent déjà la reprise du mouvement dans la rue « Néanmoins, il y a cette peur des arrestations qu’il faudra vaincre à nouveau. Il faut renouveler l’expérience à travers le génie populaire pour que le Hirak se réinvente ».
Paru sur alencontre.org