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lundi 1 juin 2020


Juteux, le médicament ?

La crise sanitaire mondiale due au Covid-19 a révélé – au grand jour – en France notamment, le système ultralibéral, s’appuyant sur la création et le développement de tous produits vendables et consommables, qu’ils soient des chaussures de sport chez Nike ou des médicaments chez Sanofi. Ce système, que nous dénonçons systématiquement dans notre périodique, doit être aboli, en tous domaines, et plus urgemment, en matière de Santé publique.
Nous tenterons, dans cet article, de démontrer le mécanisme, aux mains des grands groupes industriels pharmaceutiques. Quand il s’agit de la vie des populations, la question est encore plus légitime et plus urgente. Pour autant, la crise sanitaire passée, qu’en sera-t-il ?

1 – Le médicament une marchandise comme une autre

Comment se fait-il que 17 ans après le SRAS, nous n’ayons ni traitement, ni vaccin et que nous soyons si démunis face à une nouvelle forme de coronavirus ? Comment la France est devenue un pays où la pénurie de médicaments est plausible où les praticiens en sont réduits à gérer les réserves au jour le jour ?

Des alertes ont pourtant été lancées. Outre celles des professionnels de terrain qui n’ont cessé de dénoncer le manque de moyens, l’Académie nationale de pharmacie, en 2011, dénonçait le fait que, depuis le milieu des années 1990, les médicaments sont devenus des globe-trotters et parcourent des milliers de kilomètres avant de parvenir à leur destination finale.

En octobre 2018, une mission d’information sur les pénuries de médicaments et de vaccins, avait été lancée au Sénat, aboutissant au rapport Daudigny-Decool. Il préconisait de recréer les conditions d’une production pharmaceutique de proximité et la mise en place, en urgence, d’une véritable stratégie nationale et européenne, plutôt que de dépendre du marché chinois et indien. En 2012, les ruptures de stock ont touché 173 médicaments, 530 en 2017 et 871 en 2018. Quand la ministre Buzin présenta au Sénat, en mars 2019, le projet de loi relatif à la transformation du système de santé, les amendements que Decool et quelques autres sénateurs (de gauche et de droite) proposèrent furent tous rejetés, considérés sans lien avec le projet. Le rapport soulignait que 40 % des médicaments finis et 80 % des principes actifs provenaient de pays étrangers, notamment d’Asie, et préconisait une industrie pharmaceutique rendant possibles les sanctions à l’encontre des laboratoires ne respectant pas l’obligation d’approvisionnement, et la constitution d’un pôle public de production et de distribution du médicament. Le 16 avril 2019, Decool déposa une proposition de loi qui ne sera même pas inscrite à l’ordre du jour. Il faudra attendre la loi PLFSS 2020 (votée le 24.12.2019) pour que quelques idées soient reprises par le gouvernement, dont l’obligation faite aux laboratoires français de disposer d’un stock de sécurité de 4 mois en médicaments, disponibles sur le territoire européen, avec effectivité… au 30 juin 2020 !

2 - Qui décide de la recherche ?

Il n’existe pas d’instance commune à l’orientation des recherches à  long terme, alors même qu’une politique de prévention ne peut se conduire à court terme, avec les seuls impératifs de profit. Elle doit se mener au long cours en fonction des besoins réels des populations. Or c’est tout l’inverse qui se produit : 85 % des médicaments sont consommés dans des pays qui regroupent 17 % de la population mondiale. Il y a plus de recherches de médicaments contre la dépression et l’obésité que contre les maladies infectieuses qui sont, pourtant, l’une des toutes premières causes de mortalité dans le monde.

L’Union européenne s’et désengagée de ses grands projets d’anticipation au nom de la satisfaction du contribuable et a pratiqué des coupes drastiques dans les crédits de la recherche, au nom des critères de convergence. Les crédits ont diminué régulièrement, en France, ne permettant pas aux chercheurs de poursuivre leurs investigations. Désormais, quand un virus émerge, on demande aux chercheurs de se mobiliser dans l’urgence, sans moyens. Les secteurs de la virologie et de la bactériologie sont les parents pauvres de la recherche.

Quant à la fabrication de nouvelles molécules, face à une maladie ou une pandémie, ce sont les grands groupes industriels pharmaceutiques qui ont la main et décident de se lancer dans la recherche s’ils considèrent que c’est financièrement et commercialement sans risques et juteux. En matière de virologie, la création et la fabrication des molécules permettant de soigner ou de vacciner, sont un processus long ; l’épidémie ayant souvent disparu au moment où les médicaments peuvent être mis en vente, les industriels pharmaceutiques ne sont pas intéressés par ce « marché » duquel ils ne tireront aucun profit.

En l’absence de planification sanitaire, on assiste donc à une « fébrilité opportuniste » des géants pharmaceutiques en lieu et place d’une politique publique.

3 – Course au profit des laboratoires

Face aux graves conséquences du Covid-19, sous la pression des Etats (USA, Chine…), une course folle des laboratoires du monde entier est lancée. Nombre d’interventions proposées sont des adaptations de médicaments existants, comme le remdesivir, propriété du laboratoire états-unien Gilead  qui, dans une première étape, a tenté de classifier cet antiviral (servant au traitement d’Ebola),  en « médicament orphelin » ; cela lui aurait permis de bénéficier de 7 ans d’exclusivité sur les ventes, de crédits d’impôts pour réaliser les essais cliniques et d’approbations plus rapides, et, ce qui n’est pas négligeable, de le vendre plus cher et d’engranger des résultats financiers significatifs. Mais, même si les Etats-Unis le soutenaient, Gilead dut retirer cette demande d’habilitation qui n’avait aucune légitimité, le coronavirus étant classé dans les pandémies et non dans les maladies orphelines. Fin avril, l’institut national de Santé américain annonçait que le traitement serait efficace… alors qu’une autre étude chinoise contredisait cette affirmation… Cette opération de communication permit à Gilead de faire monter le cours de ses actions…

De la même manière, la firme suisse Roche étudie Actemra, une autre molécule qui serait « prometteuse » selon les essais cliniques pratiqués en France et dans le monde. L’allemand Bayer avait repris les recherches sur la chloroquine, pour laquelle un coup d’arrêt vient d’être donné, en France, par le Haut Conseil à la Santé publique ayant conseillé de ne pas l’utiliser en dehors des essais cliniques (cf encart Polémiques).

Bref, la course est lancée entre les industries pharmaceutiques, sans que l’on soit en capacité de savoir à quel « saint » ou à quel « diable » se vouer. Une centaine d’études sont en cours. 

On a également assisté, courant avril/mai, à des situations totalement aberrantes. Trump proposant d’acheter à l’entreprise allemande CureVac le brevet de son vaccin (s’il en trouve un) pour l’utiliser « uniquement aux USA », ce que Merkel a refusé catégoriquement. Ou encore, le directeur de Sanofi, déclarant le 13 mai que le gouvernement états-unien « a le droit aux plus grosses pré-commandes » car il a investi massivement dans la recherche d’un vaccin contre le Covid-19. Le 1er ministre, outré,  a qualifié « l’entreprise d’être profondément française » (Cocorico !) oubliant que si 110 millions d’aides financières lui ont été accordés. Sanofi possède des sites de production dans 32 pays, compte 62.7 % d’investisseurs étrangers à son capital et ne réalise que 6 % de son chiffre d’affaires en France ! Les financements US passent par l’agence américaine Barda (30 millions de dollars en février) et par l’entreprise biotechnologique Moderna (483 millions), toutes deux ayant passé des pré-commandes pour que le laboratoire achète les matières premières pour la recherche. Sanofi a rassuré, répétant que l’accès à l’hypothétique vaccin serait garanti aux Français. En tout état de cause, dans le système actuel, Sanofi ou un autre industriel pharmaceutique ne prend aucun risque et ne s’engage que si l’Etat ou autre « donateur » garantit l’achat, même si le vaccin n’est pas efficace. La CGT a dénoncé cette réaction de Sanofi inacceptable au moment où 4 milliards d’euros ont été distribués aux actionnaires, fin avril. Mais cet exemple est l’illustration de la logique financière qui guide l’industrie et la recherche pharmaceutique. En l’occurrence, Sanofi fait le choix états-unien pour ses financements et pour le marché immense qu’il représente, là-bas, où les prix sont très peu régulés.

Cette grande cacophonie n’est règlementée par aucun organisme public. En fait, le médicament ou le vaccin suit le même processus qu’une autre marchandise, de l’étude à la mise en vente de la molécule que l’industriel a créé, encaissant alors les profits attachés au brevet et cherchant les sous-traitants les plus compétitifs pour la développer au « meilleur prix », pour lui-même.   

4 - Qui contrôle quoi ?

C’est clair : le moteur de la recherche est l’incitation financière. Les grandes entreprises investissent là où elles vont faire de l’argent et réduisent leur engagement dans certains domaines médicaux essentiels mais non « rentables » dont font partie les infections. La chaîne de valeur entre un médicament et une paire de basket est identique, l’entreprise garde sous contrôle les activités clefs et externalise les segments intermédiaires à faible rentabilité. Ainsi, elles ont abandonné les recherches sur des vaccins ou traitements luttant contre les maladies respiratoires. Bayer a vendu son département de recherche en 2004 pour se concentrer sur des produits plus lucratifs (recherches sur le cancer ou le diabète). Novartis a vendu son département Vaccins au britannique GSK en 2014, puis en 2019, a laissé tomber ses recherches sur Ebola, préférant vendre à 2 millions € l’injection Zolgensma (thérapie génique pour soigner les enfants atteints d’une atrophie musculaire spinale) d’autant que c’est l’INSERM (1) qui l’a développée et que le téléthon soutient par les dons défiscalisés, donc, en partie, par l’impôt. Aucun projet, en 2018, n’a été déposé dans le domaine des coronavirus alors même qu’en 2003 l’épidémie du SRAS aurait dû permettre la poursuite de la recherche.

La question essentielle est donc celle de la politique générale de Santé. Qui doit en décider pour que les entreprises pharmaceutiques cherchent et développent des traitements qui servent à la Santé de tous et pas seulement aux portefeuilles de leurs actionnaires ?

L’Etat ne contrôle pas les laboratoires pharmaceutiques ni ne leur impose des recherches. L’Agence Nationale de Santé et du Médicament – ANSM – est l’établissement public qui contrôle et autorise ou non la mise sur le marché d’une nouvelle molécule par une industrie pharmaceutique. Elle vérifie les modalités des tests de tolérance, les essais sur les malades, les lieux de leur production. Ces informations constituent le dossier d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), nationale et délivrée par l’ANSM ou européenne, par l’Agence du médicament Européenne. Le directeur de l’ANSM a pouvoir de décider de la mise sur le marché ou de son retrait.

Lorsque la commercialisation est autorisée, l’industriel pharmaceutique est propriétaire de la molécule pour 20 ans et perçoit les fruits de son brevet (qui peut être prolongé). A l’issue de cette période, le médicament tombe dans le domaine public et peut être copié (générique). Celui-ci, à nouveau, rapporter de l’argent à celui qui le produit.

Pour les géants de la pharmacie (cf encart), l’innovation est un facteur-clé, les plaçant en situation de  monopole pour  réaliser des marges élevées. C’est en fait une « gigantesque partie de poker », les labos misent des centaines de millions sur une substance, alors qu’il existe une chance minime de porter le processus à son terme. Alors, depuis quelques années, nombre de start-up se lancent dans la recherche tout azimut, avec lesquelles les industriels signent des partenariats pour racheter les molécules dès qu’elles sont fécondes. Impossible, en effet, qu’une start-up finance le développement d’un nouveau médicament ou vaccin (évalué entre 1 et 2 milliards de dollars) afin d’obtenir les autorisations de vente sur les marchés nationaux. Après la découverte vient le développement, où la concurrence fait rage, en Asie notamment pour proposer les prix les plus compétitifs. Cette logique de rentabilité commerciale rend les Etats dépendants des pays asiatiques.

5 – Dépendance totale

Il est inimaginable pour les industries pharmaceutiques européennes d’investir dans des sites de production de vieilles molécules (comme le paracétamol) qui ne sont plus lucratives mais pourtant  indispensables. La solution ? Externalisation. Dans les années 1980, 20 % des substances actives étaient produites en Asie, aujourd’hui c’est 80 %. La Chine livre à la planète 90 % de la pénicilline, 80 % de la vitamine C, 70 % de l’acide citrique.  Elle s’est imposée dans le commerce pharmaceutique mondial à partir des années 1990 grâce à des coûts de production imbattables du fait d’une main d’œuvre abondante et pas chère, de terrains et de l’électricité bon marché, des contraintes environnementales inexistantes. En Inde, l'Alliance pharmaceutique fédère 10 000 entreprises et fournit 20 % des génériques vendus dans le monde, 60 % des principaux vaccins et 60 % des traitements antirétroviraux (contre le Sida). Elle est un partenaire incontournable pour les USA et fabrique 30 % des produits pharmaceutiques consommés sur le sol états-unien.

En France, la Rhodia, usine installée en Isère, était le dernier fabricant européen du principe actif du paracétamol, une poudre blanche, appelée APAP qui, une fois traitée et mélangée à des excipients, est conditionnée en gélules, comprimés, etc.. Elle en produisait 8 000 tonnes par an, jusqu’en 2008, date à laquelle l’usine a été fermée. Plus aucun laboratoire ne la produit en Europe depuis 12 ans. Que l’APAP vienne à manquer et la chaîne se rompt. L’Inde et la Chine ont ravi le marché, il y a 15 ans. La Rhodia est passée sous contrôle du groupe chimique belge Solvay, l’usine de l’Isère mettant en avant son incapacité à contrer la concurrence asiatique : 1 kg de paracétamol chinois coûtait 2 à 3 € contre 4 à la Rhodia. Peu importe qu’en Chine, la production soit très polluante tout comme en Inde où les effluves sont déversées dans les rivières, sans précaution. Les délocalisations ont permis de s’affranchir des normes environnementales. Car, pour fabriquer un principe actif le processus est complexe, il faut beaucoup d’énergie électrique, des métaux lourds (comme le cuivre), nettoyer la molécule avec des solvants pour la purifier et pratiquer multiples lavages pour éliminer les solvants. Ces opérations considérées comme non rentables ont toutes été externalisées…

Alors, en cas de crise sanitaire grave, il ne faut pas s’étonner de la foire d’empoigne pour obtenir, à n’importe quel prix le meilleur médicament ou le stock de masques, produit en Chine ou en Asie !  Chère loi du marché !

La mondialisation de la production des médicaments permet à une substance active de synthèse d’être traitée en Chine, de filer en Inde, pour être conditionnée en Pologne et finir son périple en France en recourant en cascades à nombre de sous-traitants. Le consommateur ne sait rien de tout ça. Aucune mention sur les boîtes de médicaments de l’endroit d’où proviennent les matières premières : c’est la ville et le pays du conditionnement de la substance active qui sont spécifiés (en France, c’est à Lisieux). L’éclatement de « la chaîne de valeur » du médicament pose la question de la traçabilité du produit.

Cette dépendance dans le domaine de la santé est ahurissante et peut avoir des conséquences humaines catastrophiques. Mais plutôt que de réfléchir à une relocalisation pour que la souveraineté sanitaire soit effective, les géants pharmaceutiques visent un autre marché, celui du bio-médicament, jurant que l’avenir est à la biotechnologie. Même si 80 % des médicaments sont encore issus de la chimie fine, Sanofi consacre 2/3 de ses investissements industriels à la biotechnologie. Les bio-médicaments sont un enjeu de profit majeur. Ils comptent déjà pour au moins 20 % du marché pharmaceutique global qui s’élève à 1 000 milliards de dollars. 4 médicaments sur 10 sont issus de la biotechnologie. Pas question de changer la logique de marché ! Seule l’opportunité de prendre la place dans ce « nouveau » créneau motive les industries, pour faire de nouveaux profits, les mêmes principes de dépendance et d’externalisation s’appliquant. Sanofi, Novartis et Merck qui détiennent plus de 30 sites de bio-production en France se plaignent déjà du coût trop élevé des matières premières et d’un manque de relais industriels sur place… c’est la porte ouverte à de nouvelles délocalisations.

En guise de réflexion pour l’avenir de la Santé

Face à cette folle course en avant du profit, que penser des envolées macroniennes sur la souveraineté en matière de Santé ? Il affirmait, suite à la déclaration de Sanofi que  « ce vaccin doit être un bien public mondial, extrait des lois du marché » ! qu’il est temps de « réarmer » le pays, « la crise remettant en cause les fondements du libre-échange » ! Diantre ! « Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française ». « Plus question de laisser nos entreprises délocaliser à tour de bras » ( !!!) et Bruno le Maire, renchérissait : il faut « relocaliser les chaînes de valeur avec une politique fiscale qui fasse que la France soit attractive ». Paroles, paroles !! Y croire ne relèverait plus de la naïveté mais de la bêtise crasse ou de la croyance !

Renverser un tel système peut paraître inaccessible, hors de portée, avec des institutions, comme l’OMS (2)  qui n’ont aucune marge de manœuvre pour « obliger » les géants du médicament à conduire les recherches indispensables à la Santé publique, à décider que la Santé relève de la décision publique, gérée par les usagers, les professionnels et les représentants élus. C’est pourtant la seule piste, la seule cause à défendre, tout d’abord en soutenant les luttes des professionnels de la Santé face à l’enfumage que Véran nous prépare avec son « Ségur de la Santé »… en ralliant toutes celles et ceux qui ont applaudi les soignants chaque soir à 20h pour que, demain, dès l’état d’urgence sanitaire  levé, nous soyons en capacité de briser cette politique mortifère. Il n’y a pas d’autre voie possible.

Odile Mangeot, le 28 mai 2020       

(1)   INSERM – Institut national de la santé et de la recherche médicale – établissement public – Budget en baisse. 2017 = 967 millions – 2020 = 927 millions  
(2)   OMS – Organisation Mondiale de la Santé - Organisation des Nations Unies créée en  1948

Encart

Les géants pharmaceutiques (en chiffre d’affaires)

Johnson et Johnson – USA -  85,2 milliards de dollars
Roche – Suisse – 64.9 milliards
Novartis – suisse – 49.7 milliards
Merck and Co – USA – 49,3 milliards
Pfizer – USA – 47,3 milliards
Sanofi – France – 45 milliards (70 usines dans le monde dont 40 en UE et 18 en France)
GSK - GlaxoSmithKline – Royaume Uni – 39 milliards
AbbVie – USA – 35 milliards
Gilead Science – USA – 34 milliards

Encart

Polémiques pas très ragoûtantes

PDG de l’INSERM de 2014 à 2018, Yves Lévy – mari de la ministre de la Santé, Buzin – est à nouveau nommé en 2018, la ministre Buzin allant jusqu’à exercer un chantage à la démission pour le renouvellement du mandat de son époux (selon le Carnard Enchaîné). Scandaleux estiment certains chercheurs et politiques, dénonçant un conflit d’intérêts (l’Inserm est placé sous la tutelle du ministère de la Santé et celui de la Recherche). The Lancet, journal médical britannique, considère la procédure très opaque et demande le contenu des délibérations. Yves Levy retire sa candidature le 30 juillet. Gilles Bloch est nommé en Conseil des ministres le 26 novembre 2018. Entre-temps, Yves Levy est devenu conseiller juridique du gouvernement… Ouf !
On retrouve les mêmes. Yves Levy, prônant la modification du statut des Instituts Hospitaliers Universitaires (dont celui du professeur Raoult à Marseille), estimant qu’ils ont trop d’autonomie. Agnès Buzin, ministre, qui classe début 2020 l’hydroxychloroquine dans les substances vénéneuses, devant être prescrite par un médecin alors que ça fait 50 ans qu’elle est en vente libre. Le ministre de la Santé interdit la prescription de l’hydroxychloroquine pour les malades du Covid-19 le 27 mai, à la suite d’un avis défavorable du Haut Conseil de la Santé Publique…
Troublant, non ? D’autant que, à peine posée, cette dernière décision est contestée par des scientifiques…