Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


lundi 29 juin 2020


Vérité pour Adama

4 ans que dure la bataille. 19 juillet 2016.17h10. Adama, voyant arriver 3 policiers (qui recherchaient son frère) se met à courir. 450 mètres plus loin, réfugié dans un logement, il est maîtrisé par 3 policiers. 17h41. Emmené au véhicule de la police, il se plaint de ne pouvoir respirer et perd connaissance. Les gendarmes sont persuadés qu’il simule. Son agonie a commencé. 17h44, arrivée des sapeurs-pompiers, demandant par 2 fois aux gendarmes de retirer les menottes, pour engager un massage cardiaque, la victime n’a plus de ventilation. Puis, les pertes de temps s’enchaînent : portes fermées à la gendarmerie. 17h50. Adama ne respire plus. Sur insistance des pompiers, les gendarmes finissent par appeler le service mobile d’urgence et de réanimation. Erreur d’adresse. 18h19. Une heure de réanimation, en vain. Adama ne reviendra pas à la vie. Banal ? Cela en rappelle tant d’autres, et plus particulièrement Zyed et Bouna le 27 octobre 2005.
4 ans de batailles de témoins. Le témoin-clé pour la justice tient une version impossible, opposée à celle d’un autre témoin, à un des policiers et à la vidéosurveillance. Bataille d’expertises médicales : 12 expertises et rapports, dont le plus grand nombre corroborent l’annonce précipitée, sans investigation, du procureur de Pontoise, en 2016 : Adama est mort « suite à un malaise », excluant de facto l’intervention des gendarmes, il souffrait « d’une infection grave », version contraire aux conclusions de la double autopsie. Adama est mort d’asphyxie, certes, provoquée par quoi ? Côté justice/police : malformation congénitale du cœur, l’effort a révélé une sarcoïdose et une drépanocytose, excluant tout lien avec l’intervention des gendarmes et une éventuelle pression sur la cage thoracique. Contre-expertise de la famille : Adama ne peut être mort de ces maladies, les experts appellent à reconsidérer l’hypothèse de l’asphyxie positionnelle due à la pression exercée par les gendarmes. Mai 2020 : nouvelle expertise commandée par la justice : Adama est mort d’un œdème cardiogénique. Contre-expertise : cet œdème n’est pas cause de la mort mais la conséquence d’une asphyxie positionnelle. La famille a demandé à la justice de réaliser une autre expertise médicale.
Au moment où George Floyd meurt dans des conditions similaires et que les mobilisations massives inquiètent Macron, celui-ci tente de canaliser la colère : la ministre de la justice Belloubet invite la famille Traoré à échanger. Réponse cinglante : « la ministre ne doit pas rencontrer la famille. Elle doit rencontrer le procureur. Les discussions n’ont pas à se faire dans un salon de thé de l’Elysée, nous demandons que les actes judiciaires soient posés », « la ministre doit demander la mise en examen des gendarmes et programmer une reconstitution ». Le Comité Adama, héritier des longues luttes contre les violences policières et contre le racisme n’est pas né de la dernière pluie.
Pas de mascarade ! Justice pour Adama. Sans justice vous n’aurez jamais la paix.
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