Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 2 mai 2017

Alain Mouetaux, le 26.04.2017

 Les véritables héros de cette soirée électorale du 1er tour, ne sont pas les finalistes, Macron et Le Pen. Ce sont les stratèges du PS ! Malgré un score historiquement faible, et un parti à l’agonie, les socialistes ont réussi un incroyable coup politique. Pourtant, jamais un parti n’avait été autant détesté. Au printemps, ses permanences étaient visées dans toute la France et son université d’été annulée à la rentrée. Après avoir gouverné pendant 5 ans à coups de flash-ball et de 49.3, d’état d’urgence et de loi Travail, après avoir expulsé des réfugiés par dizaines de milliers et fait tirer sur les manifestations, l’ultime héritage du PS aura été d’organiser les conditions pour un duel entre la droite et l’extrême droite. Tel est le rôle historique de la sociale- démocratie. Comment ont-ils procédé ?
Dans un premier temps, Macron, le ministre de l’économie et conseiller du président, se désolidarise du bilan catastrophique de Hollande. Avec la victoire d’un réactionnaire traditionaliste et autoritaire aux primaires des Républicains, Macron dispose d’un boulevard à droite.
Dans un second temps, Benoit Hamon joue un rôle déterminant dans le dispositif. Le petit apparatchik insignifiant du PS devra neutraliser Mélenchon. C’est son rôle, auquel il s’attelle avec une efficacité remarquable. Le score pathétique du candidat PS, lâché par son propre camp, importe peu. Il est suffisant pour empêcher – de justesse – le candidat des Insoumis d’atteindre le second tour, et permettre le triomphe de Macron.
Quant au FN, le gouvernement socialiste l’a conforté pendant 5 ans, méthodiquement. En reprenant ses idées sur le plan sécuritaire et identitaire d’une part. En provoquant un désarroi social plus profond que jamais d’autre part. En s’attaquant davantage à sa gauche qu’à l’extrême droite enfin. Toutes les conditions sont réunies pour que le poulain du président atteigne la magistrature suprême. Et cette stratégie sera poursuivie pendant le nouveau quinquennat ! « Tout changer pour que rien ne change » c’est la maxime cynique du roman Le Guépard, que François Hollande aurait pu faire sienne.
Les masques tombent quelques minutes après l’annonce des résultats. Immédiatement, l’ensemble de l’appareil socialiste encense son véritable candidat. De Benoit Hamon à François Hollande, tous appellent sans réserve à élire Macron…Le PS mettra plus de ferveur à faire élire Macron qu’à soutenir son propre candidat au 1er tour ! D’ores et déjà, des dizaines d’élus socialistes entendent se faire élire sur les listes macronistes aux législatives, et la volonté de Manuel Valls de créer un pôle centriste néo-libéral est en passe de se réaliser.