Monsieur le Président, je vous ai fait
une lettre…
Le
8 mai 1945, en plusieurs points d’Algérie, le PPA (Parti du Peuple Algérien)
appelait à manifester pour exiger la libération d’un dirigeant nationaliste
algérien et l’élargissement des droits
politiques pour les FMA - Français Musulmans d’Algérie.
Le
mot d’ordre de ce mouvement nationaliste était l’émancipation du peuple algérien, dans le cadre de la République
Française garantissant l’égalité des droits (indépendamment des ethnies,
religions et cultures dans ce département français), et pas seulement pour les
« bénéficiaires » (20 000 sur les 6.5 millions de FMA) du Code de l’indigénat (issu de
gouvernement de Violette-Blum en 1937.
Parmi
les manifestants se trouvaient des soldats algériens mobilisés dans l’armée
française qui venaient de participer à la libération de la France et à la
victoire sur le nazisme.
Une répression terrible menée par l’armée française secondée par des
milices issues des milieux colonialistes, s’est abattue sur les populations à
Sétif, Guelma, Kherrata… faisant 45 000
morts.
A
Sétif, à l’âge de 16 ans, Kateb Yacine,
l’auteur de Nedjma, a été témoin de
cette tragédie qui a fait sombrer sa propre mère dans la folie.
Par
la présente adresse, tout en m’associant à la célébration officielle de la
reddition de l’Allemagne nazie du 8 mai 1945, je vous demande comme les
collectifs « Un Autre 8 mai »,
d’agir pour que la France reconnaisse le crime d’Etat commis le 8 mai 1945 en
Algérie.
Je
vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République Française,
l’expression de mes salutations respectueuses et citoyennes
Christian Iceta, habitant à Saint-Dié,
dans le 88, le 8 mai 2017.
Pour
les lecteurs de PES. Pour la suite, je souhaiterais revenir sur cet évènement,
que certains analysent comme le début de la lutte pour l’indépendance
algérienne – pour le rapporter à d’autres crimes (Algérie, Maroc, Indochine,
Madagascar… La Réunion – rapt dans les années 1960 de centaines d’enfants pour
peupler la… Creuse, Cameroun, etc. etc.), commis par la France coloniale ;
puisqu’il est toujours question – à tort selon moi – de « devoir » de
mémoire, à quoi, je substituerais le travail de mémoire ou mieux : le devoir d’histoire, non pas
personnel/personnalisé mais en prenant appui sur le réel travail des
historiens.