Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


jeudi 1 octobre 2020

 

La solidarité n’est pas un vain mot

 « Je continue à trouver incroyable d’avoir à aller de tribunal en tribunal, depuis 4 ans, juste pour attendre que la seule chose qui puisse être dite le soit, à savoir qu’en France, on  a le droit et même le devoir d’aider des personnes en détresse », s’étonne Pierre-Alain Mannoni. 4 ans après avoir été arrêté avec, dans sa voiture, trois Erythréennes blessées, ce chercheur niçois comparaissait pour la 5ème fois et, ce 23 septembre, devant la cour d’appel de Lyon. Relaxé par le tribunal de Nice en janvier 2017, sur appel du procureur, il est condamné en septembre 2017 à 2 mois de prison avec sursis par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Il saisit le conseil constitutionnel qui, le 6 juillet 2018, consacre le « principe de fraternité » obligeant le gouvernement à réécrire la loi pour préciser que si l’aide à l’entrée est toujours un délit, l’aide à la circulation et au séjour, réalisée dans un but humanitaire et sans contrepartie, n’est pas sanctionnable. L’affaire est alors portée devant la Cour de cassation qui, en décembre 2018, annule la condamnation tout en demandant de le rejuger (ainsi que Cédric Herrou) devant la cour d’appel de Lyon. Cédric Herrou à qui on reprochait des faits plus complexes comme d‘avoir convoyé plus de 200 migrants à travers la frontière italienne, a été relaxé en mai 2020. Pour Pierre-Alain, il faut attendre le délibéré du 28 octobre prochain. L’avocat général a demandé 5 mois de prison avec sursis ! « Il m’était impossible, il y a 4 ans, d’imaginer ce que représente mon dossier : près de 2 000 pages, 5 jugements, plus de 50 pièces versées au dossier, des dizaines d’attestations, une quinzaine de témoins, des extraits de presse, des extraits vidéos, des extraits de débats parlementaires, des décisions de justice… et beaucoup d’argent… Une personne seule aurait lâché l’affaire. J’ai eu envie de laisser tomber… Si je n’ai pas lâché, c’est parce que j’ai été soutenu par vous tous et toutes, pour défendre le droit et le devoir d’aider son prochain ».

www.delinquantssolidaires.org/