Nous avons lu…
Repères (II)
pour résister à l’idéologie dominante
Tous les
militants, tous ceux qui prennent parti pour le combat social devraient lire
cet essai de « sociologie, sport de combat » (Bourdieu). Comprendre
les rapports sociaux et sociétaux n’est pas excuser, comme l’a prétendu
Valls : l’itinéraire de nombre de djihadistes passant de l’échec scolaire
à la délinquance, pour se trouver une identité illuminée, est à prendre au
sérieux, tout comme les raisons du vote FN d’une fraction des classes
populaires ou l’abstention massive d’une autre partie, doit être portée à la
compréhension. L’auteur démontre comment la propagande sur les
« talents », les « dons » légitime la classe sociale
dominante, comment le champ politique est devenu illisible au travers des
catégories, gauche, droite… Pourquoi est brandie la notion
« galvaudée » de populisme ? Ces analyses des discours
dominants, comme celui opposant les beaufs aux bobos, justifient l’abandon de
la réalité de la lutte des classes, masquant la fonction du « gouvernement moderne (celle) d’un comité qui gère les affaires communes
de la bourgeoisie » (K. Marx). Ce rappel conduit à s’interroger :
que signifie la répartition des propos sur l’assistanat dans un monde marqué
par le chômage et la précarité ? La moralisation du quotidien par des
gestes individuels pour protéger la planète ? Et bien d’autres
interrogations sur « l’Europe qui
protège » ( !), sur l’appel à « une autre Europe » après « l’expérience » grecque…
GD
Gérard Mauger, ed. du Croquant, 2018,
18€