Nous avons lu
Histoire de
l’Angola de 1820 à nos jours
Colonisé par
le Portugal, ce pays est d’abord celui de l’exportation d’esclaves. Ce n’est
que sous la pression abolitionniste que l’Angola devient une colonie de
peuplement blanche, exploitant la canne à sucre, le coton, le maïs et le café,
dès 1834. Mais, à Luanda surtout, va se jouer une histoire complexe et
meurtrière avec la présence d’une population mixte : blanche, noire et
créole. En 1961, éclatent trois rébellions au nord, au sud et à Luanda, donnant
naissance à trois guérillas menées par le FNLA, le MPLA et l’UNITA. Dans le
contexte de la guerre froide, les interventions étrangères vont peser lourd
dans ce long conflit sanglant, opposant d’abord les guérilleros et l’armée
portugaise. John Kennedy fournit du napalm à l’aviation portugaise de Salazar,
l’OTAN, des armes ; l’URSS soutient le MPLA qui a des liens avec le parti
communiste portugais. Après la « révolution portugaise » qui chasse
le dictateur fasciste Salazar (1974), dont les exactions sont dénoncées
(décapitation des chefs de villages, tortures), une autre histoire encore plus
meurtrière va opposer les trois mouvements de guérillas. Les découvertes
minières (diamants, cuivre, pétrole) ont ouvert les appétits des grandes
puissances et des voisins immédiats (Congo de Mobutu et Afrique du Sud de
l’apartheid raciste). Pour contrer le pouvoir du MPLA, l’invasion sud-africaine menace Luanda,
l’UNITA de Jonas Savimbi joue la carte raciste de la République noire contre
les métis et les créoles qui, au sein du MPLA, occupent des postes
stratégiques. Des commandos cubains interviennent pour sauver le MPLA
d’Agostino Neto. Ces guerres, d’interventions étrangères et guerre civile, vont
s’achever véritablement en 2002 puis par les élections de 2008 et la victoire
de José Dos Santos du MPLA. Entre temps, un régime dictatorial (dépendant des
revenus du pétrole, gangrené par le népotisme et la corruption) s’est installé,
tout comme les aspirations du peuple angolais dans sa diversité. La crise de
2015 (chute des cours du pétrole) ouvre, espérons-le, un nouveau chapitre avec le président
Lourenço qui ne soit pas aussi dramatique que les précédents.
A découvrir
pour saisir les affres qui tourmentent les peuples africains, subissant
dictatures et interventions néocoloniales. GD
David Birmingham, ed. Chandeigne, 2019,
21€