Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 1 mars 2022

 

Dénoncer l’enfer des orpailleuses au Cameroun

 

Dans l’est du Cameroun, l’exploitation de mines d’or intoxique les populations, surtout les femmes. A Batouri, les orpailleuses souffrent dans un silence absolu « Il faut ruminer sa douleur dans le silence. Les entreprises chinoises qui exploitent les mines d’or de la localité n’aiment pas les bruits ». Augustine, tamis à la main, une partie de son corps immergé dans une eau boueuse raconte son enfer « J’ai eu des blessures tout autour de mon sexe. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’étais en contact avec ces eaux et ces petites blessures s’aggravaient. A l’hôpital le médecin m’a demandé de quitter la mine, il a retrouvé les traces de mercure dans ma vulve ». Selon l’enquête de WWF, dans cette région, 98 compagnies (dont des chinoises) gèrent 133 chantiers miniers. Au sommet des sites, les pompes projettent de l’eau pour laver le minerai, utilisant, bien qu’interdit, du mercure. Une fois l’or capté dans des grands tamis métalliques, l’eau souillée est déversée dans la nature et s’écoule vers les bassins de l’aval où des femmes, contraintes par la pauvreté, certaines enceintes, d’autres qui allaitent encore et des enfants de moins de 10 ans, cherchent des résidus d’or. Les cours d’eau sont jaunâtres, les poissons meurent, les populations manquent d’eau potable et ne peuvent plus pêcher dans le fleuve. Maladies hydriques, infections pulmonaires, maladies de la peau… sont le lot des orpailleuses et de leurs enfants, trempés dans une eau boueuse pendant des heures, malaxant la terre molle sans protection pour trouver quelques pépites et les vendre. La société civile alerte sur le désastre environnemental et sanitaire, aidée, à Batouri, par un jeune médecin, sans être entendue, dans ce pays où l’industrie aurifère n’est pas encadrée légalement.

Nous les associons aux revendications des organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires qui appellent à la grève pour le droit des femmes le 8 mars prochain « Pour que ce 8 mars soit une grande déferlante ! » pour l’égalité salariale, pour une société sans violence sexiste et sexuelle, pour que leur  « Ne nous libérez pas, on s’en charge ! devienne réalité aussi au Cameroun !