Au Burkina
Faso, l’esprit de Sankara demeure
Le
Burkina Faso est un pays de l’Afrique de l’ouest, sans accès à la mer. Le nord
du pays est désertique alors que le sud est dans la zone tropicale. Il est
peuplé de 21 millions d’habitants, sa surface correspond à la moitié de celle
de la France. Pour celles et ceux qui n’ont pas souvenir d’avoir étudié ce
pays à l’école, pas de soucis, c’est parce que, jusqu’en 1984, il s’appelait la
Haute Volta (si vous n’avez pas souvenir d’avoir étudié la Haute-Volta, c’est
un autre problème…).
D’un
point de vue purement matériel, on le
présente comme ayant très peu d’atouts, un peu de zinc, de fer, de cuivre et,
par contre, pas mal de gisements d’or. La population vit surtout d’élevage, au
nord, et de culture au sud. Concernant les infrastructures, citons un exemple
édifiant : le pays possède une seule voie ferrée, le reliant à la Côte
d’Ivoire, dont la vitesse d’exploitation est de 50 km/h pour les voyageurs, 30
km/h pour les marchandises.
Dans
les différents classements des pays où « il fait bon vivre », le
Burkina Faso se situe en queue de peloton. Les nombreux Burkinabés en exil prouvent
que ce pays ne va pas bien. Ils seraient environ 3 millions en Côte d’Ivoire,
presque autant au Ghana. Ces chiffres, toutefois, peuvent être trompeurs :
par exemple, sur les 3 millions vivant en Côte d’Ivoire, plus de 1.5 million y
sont nés mais restent Burkinabés car le droit du sol n’existe pas.
Malgré
une situation géographique pas très favorable, ce territoire fut peuplé très
tôt. Les chasseurs cueilleurs y étaient déjà présents en 12 000 avant JC.
Dans les années 1900, le Burkina Faso était partagé en différentes chefferies
ou royaumes. Ce n’était certainement pas le paradis sur terre pour tout le
monde, car l’organisation sociale reposait sur un système de type féodal, mais
un certain équilibre y avait été trouvé.
La colonisation
française s’installe
Cet
équilibre va être rompu en 1888,
année où les premiers européens, en l’occurrence
les Français, arrivent dans le pays. L’accueil ne fut pas très chaleureux
mais les colons n’eurent pas de mal à s’imposer militairement. En 1898, tout le
territoire de l’actuel Burkina Faso était sous contrôle français.
En
1914, de nombreux hommes furent enrôlés comme « tirailleurs sénégalais »,
à tel point qu’en 1915, la population se souleva pour protester contre ces
recrutements (guerre du Bani-Volta). L’armée occidentale française frappa très
fort : 110 villages rasés, 30 000 morts.
La
colonisation s’installa avec, ici comme ailleurs, son lot de pillages, de
violences et d’innombrables injustices. Le caractère humiliant fut
particulièrement soigné : en Haute-Volta, les enfants africains n’avaient
pas le droit d’utiliser des bicyclettes ni de cueillir les fruits des arbres,
même sauvages. Le non-respect de cette loi envoyait les parents en prison.
En
1960, la Haute-Volta, comme les autres colonies françaises d’Afrique, obtint
son indépendance. Indépendance sous un contrôle très serré de la France,
puisque, contrairement à la Guinée-Conakry, elle adhéra à la « Communauté
française » - chère au général De Gaulle - qui n’était que la poursuite de
la colonisation sous d’autres formes, Elle élit alors son premier président
Maurice Yameogo. Il restera 6 ans aux affaires et la Haute-Volta connaîtra son premier
coup d’Etat militaire : le lieutenant-colonel Sangoule Lamizana prend le
pouvoir. Celui-ci est renversé le 25 novembre 1980 par le colonel Saye Zerbo,
lui-même renversé en 1982 par le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. A la tête
du gouvernement, ce dernier placera un certain capitaine Thomas Sankara.
A
cette époque, la Haute-Volta est un des pays les plus pauvres du monde :
l’espérance de vie y est de 40 ans, 98 % de la population est analphabète, le
PIB est de 80€/habitant. Ouédraogo suivra la même politique que ses
prédécesseurs : s’assurer de bonnes relations avec la France, permettant à
celle-ci de conserver la Haute-Volta sous sa « coupe amicale »,
« désintéressée », lui permettant au passage de s’assurer un train de
vie « occidental », le bien-être du peuple étant le dernier de ses
soucis.
Thomas
Sankara
l’anti-impérialiste, socialiste,
panafricaniste, tiers-mondiste
Thomas
Sankara était certes un militaire, mais d’un autre type que ses prédécesseurs. Jeune
officier (capitaine) il était animé d’un tout autre état d’esprit. Ses parents
étaient des Haut-Voltais moyens. Il suivit sa formation à Madagascar ;
devenu formateur militaire, il accompagnait la formation pratique d’une
formation politique et citoyenne, affirmant : « Sans formation politique un soldat n’est qu’une machine à tuer ».
Sankara, très populaire après sa victoire contre le Mali en 1974, était en fait
la caution populaire d’ Ouédraogo mais l’entente avec le président fut de
courte durée. Sankara fut limogé et placé en détention surveillée mais la
partie populaire de l’armée le soutenait et c’est assez facilement qu’en août 1983, il prit le pouvoir. Il avait
alors 34 ans et était réellement soutenu par le peuple. Il prit immédiatement
une série de mesures visant à améliorer les conditions de vie des Burkinabés, la
Haute-Volta étant devenue le Burkina Faso, ce « pays des hommes
intègres ». Il créa des Comités de défense de la Révolution, les chefs
traditionnels perdant une grande partie de leurs pouvoirs féodaux. Ces comités
mirent en place toute une série de plans visant à réduire la malnutrition et
développer la vaccination, à améliorer la condition féminine, à redistribuer
les richesses, à développer l’éducation… et ce n’était pas que des plans
théoriques qui allaient dormir dans des tiroirs.
Les
premières mesures allaient être radicales et déplurent aux autorités françaises
et aux pouvoirs locaux
-
la dot et le
lévirat (le fait pour une femme mariée, en cas de décès du mari, de pouvoir
épouser le frère de celui-ci, qui devint en pratique une obligation),
l’excision, furent interdits,
-
les salaires
furent baissés de 10 % mais les logements étaient gratuits,
-
pour favoriser
l’agriculture locale, les fruits et légumes pouvant être produits sur place
n’étaient plus autorisés à l’importation,
-
toutes les
voitures « luxueuses » des ministères furent vendues et remplacées
par des Renault 5.
Il
tenta de s’opposer à la prostitution et à la polygamie mais sans grand succès.
Ces mesures progressistes dérangeaient les dirigeants des pays voisins,
craignant que leur peuple ne demande la même chose. Mais ce furent surtout les
discours et les prises de position de Sankara qui semèrent la panique chez
nombre de dirigeants, dans les pays occidentaux, et en France, qui se sentait
toujours la tutrice du pays.
Lors
de la réception de Mitterrand en 1986 il déclare que « la France s’est couverte de honte en accueillant Pieter Botha, 1er
ministre d’Afrique du sud, couvert de sang des pieds jusqu’à la tête ».
Il fustige le capitalisme et les grandes puissances impliquées dans les
guerres, « les armes sont fournies
chaque jour par ceux qui se nourrissent du sang des autres ». A l’ONU,
il dénonce l’invasion de la Grenade par les USA, soutient le Sahara Occidental,
la Palestine, l’ANC de Nelson Mandela. A propos des aides alimentaires et des
prêts financiers du FMI, il affirme : « Ces aides alimentaires installent dans les esprits des réflexes de
mendiant, d’assisté, nous n’en voulons plus. Il faut produire car celui qui
vous donne à manger peut également vous dicter ses volontés ». « Les prêts du FMI sont une reconquête
savamment organisée pour que la croissance et le développement du pays
emprunteur obéissent à des échéances et à des normes qui leur sont
totalement étrangères. Nous ne paierons
pas la dette car si nous ne la payons pas, nos débiteurs ne mourront pas,
si nous payons, nous, nous allons mourir ». Il appelle tous les pays
débiteurs à faire de même, rompant ainsi avec cette forme de recolonisation. Il
donne beaucoup d’espoir aux faibles mais fait très peur aux forts, d’autant
plus qu’il obtient certains succès. Jean Ziegler, rapporteur spécial pour le
droit à l’alimentation pour les Nations Unies, déclara : « Le Burkina Faso a vaincu la faim, en 4 ans,
ce pays est devenu alimentairement autosuffisant ». Pour tous ceux qui
tiraient avantage de l’ordonnancement de la société à cette époque,
l’expérience Sankara ne pouvait durer et elle ne dura pas. Le 15 novembre 1987, il était assassiné et Blaise Compaoré, son
ex-bras droit, le remplaçait au pouvoir. Les relations entre Sankara,
l'idéaliste agissant et Compaoré, l’opportuniste, s’étaient très vite
dégradées.
Officiellement,
Thomas Sankara est déclaré décédé de mort naturelle. Il était dans une salle
avec 12 autres personnes, des hommes armés sont entrés, une fusillade a éclaté,
les 12 autres personnes sont mortes par balles mais Sankara, lui, est mort
naturellement ! Les corps ont été enterrés dans la nuit, dans un lieu tenu
secret et Blaise Compaoré a naturellement remplacé le président décédé naturellement.
Tout le monde a compris ce qui s’était passé. Les pays voisins qui avaient
tenté à plusieurs reprises de déstabiliser le Burkina, les pays occidentaux, la
France en particulier, avaient décidé de supprimer Sankara ; les hommes de
Compaoré se sont chargés des basses œuvres.
Et les
affaires, dans tous les sens du terme, pouvaient reprendre
Et
elles reprirent. Compaoré installa un régime dictatorial sous des apparences de
démocratie. En 1991, il était élu avec 75 % d’abstention ; les opposants,
comme Norbert Zongo, disparaissaient, les mouvements étaient réprimés très
durement et les relations avec les voisins du Burkina Faso et les Occidentaux
sont redevenues normales. Compaoré sera réélu en 1998, 2005 et 2010. En 2014,
27 ans après sa prise de pouvoir, il tenta de modifier la Constitution pour se
présenter une 5ème fois mais il poussa « le bouchon un peu
loin ». Des manifestations insurrectionnelles éclatèrent dans le pays. Il
s’agissait d’un véritable soulèvement
populaire (voir plus loin « le
balai citoyen de la jeunesse africaine »). Compaoré s’enfuit, exfiltré
par l’armée française en Côte d’Ivoire auprès de Ouattara, installé par la
France. Le chef des armées Honoré Traoré le remplaça et mit en place un
« organe de transition » avec l’objectif du retour à l’ordre
constitutionnel après une année. Il est rapidement renversé par un autre
militaire Gilbert Diendéré, et finalement, dans un climat très tendu, des
élections ont lieu et le 30 novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré est élu. Il
est le 2ème président civil depuis l’indépendance.
Il
hérite d’une situation catastrophique à tous niveaux. A part dans quelques
villes, l’Etat est totalement défaillant. Chacun se débrouille pour survivre.
Dans le nord du pays, la situation est quasi insurrectionnelle. Les militaires
sont attaqués régulièrement par les djihadistes. Avec l’opération Barkhane,
l’armée française « neutralise » (c’est-à-dire « tue ») ces
soi-disant djihadistes depuis les hélicoptères ou les Mirage, sans se soucier
que la plupart ne sont que des pères de familles qui se sont enrôlés pour
pouvoir nourrir leurs enfants. Seuls quelques dirigeants sont des fanatiques.
L’armée française met de l’huile sur le feu, empêche toute discussion avec le
pouvoir central et attise les haines entre Burkinabés.
Chaque
communauté, chaque village, crée sa milice, applique ses propres lois, il y en
aurait près de 5 000. Et plus l’armée française « neutralise »
des djihadistes, plus elle envenime la situation. L’armée burkinabé est
considérée comme une armée d’occupation et connaît de nombreux revers. En 2020,
160 militaires burkinabés ont été tués par des Hani : hommes armés non
identifiés, terme qui remplace celui de djihadistes et montre bien la
complexité de la situation. Par contre, une chose est claire, c’est que ce sont
les populations civiles qui en sont les principales victimes.
Le
23 janvier 2022, des militaires
remplacent d’autres militaires au pouvoir et le nouveau chef de l’Etat est
Paul Henri Sandaogo Damida qui instaure un régime de transition pour 3 ans. Ce
nouveau putsch est relativement bien accueilli par la population car la
situation est tellement catastrophique que beaucoup se disent que ça peut
difficilement être pire.
Le
« pays des hommes intègres » est en ruine, en guerre au nord, un
enfer pour une grande partie de la population et les principaux responsables ne
sont ni la situation géographique ni le climat du pays mais les grandes
puissances et particulièrement la France qui ont installé et soutenu à la tête
du pays des gouvernements favorables à leurs intérêts, et surtout pas à ceux de
la population.
Mais
les Burkinabés se souviennent de la période Sankara, qui, malgré tous les
efforts faits par ses successeurs, n’est pas effacée de leur histoire. Le
procès des assassins de Sankara (enfin ! voire encadré) signifie qu’il y a
encore des « hommes intègres » au Burkina Faso. C’est porteur de
beaucoup d’espoir.
Jean-Louis
Lamboley, le 24.05.2022
encadré
Le procès
Sankara
En
1997, Marian Sankara, la veuve de Thomas Sankara, porte plainte. Il a fallu
attendre la fuite de Compaoré en 2014 pour qu’une instruction soit ouverte et
qu’un juge, François Yameogo soit désigné. Celui-ci fit un travail remarquable
malgré toutes les obstructions que vous pouvez imaginer. 20 000 pages d’instruction,
100 témoins auditionnés, une reconstitution sur les lieux, des prélèvements ADN
sur la dépouille de Sankara, lui ont permis de construire un dossier accablant
contre Compaoré et ses collaborateurs. « Il n’a peut-être pas appuyé sur la gâchette mais a été le superviseur
de toute l’opération ».
Macron,
en 2017, a, bien sûr, promis la collaboration totale de la France en ouvrant toutes les archives. En fait, quelques
documents sans intérêt sont arrivés entre les mains du juge Yameogo. A tel
point que celui-ci, en 2021, a démarré le procès sans avoir reçu de la France
le volet international de ces archives, craignant qu’elles n’arrivent après la
mort des accusés… La méthode Macron est bien la même à l’intérieur qu’à
l’extérieur… Le procès a démontré également que des techniciens français sont
venus le lendemain de la mort de Sankara pour détruire les archives de la radio
nationale.
Compaoré
a été condamné à la prison à perpétuité. En fait, il est surtout condamné à
couler des jours heureux en Côte d’Ivoire, pays dont il est même devenu
citoyen, sous l’aile protectrice de la France. Condamné à siroter des cocktails
au bord d’une piscine. Cocktail dont certains pourraient s’appeler Cocktail
colonial : pillage – violence – injustice ou sa variante, avec un zeste de
cynisme, cocktail néocolonial.
Souhaitons
qu’un jour, au Burkina Faso, apparaisse le cocktail Sankar :
intégrité – justice – liberté. Ce n’est pas impossible car, malgré tous les
efforts des dirigeants locaux et occidentaux, Sankara restera dans l’histoire
du Burkina, pour celles et ceux qui se battent battre contre l’injustice.
Le balai citoyen de la jeunesse africaine (1)
Depuis
2011, la contestation de la jeunesse africaine a pris de l’ampleur, tout
particulièrement dans la Françafrique. L’intervention militaire du gouvernement
français en Côte d’Ivoire pour imposer Ouattara, l’enfant chéri du FMI, la
guerre en Libye et l’assassinat de Kadhafi, tout comme les politiques
d’ajustements structurels, autrement dit d’austérité et de liquidation des services
publics existants, ont marqué les esprits. Toutefois, même si les discours de
Sankara sont connus, les mouvements d’opposition, le plus souvent réprimés
férocement, sont marqués par la volonté de conquérir
des droits. Citoyens se déclarant apolitiques par rapport aux appareils où
règne la sujétion vis-à-vis de l’ex-empire colonial, les jeunes contestataires
manifestent leur ras-le-bol de la
corruption des kleptocrates qui pillent l’Etat et acquièrent, en France et ailleurs,
des « biens mal acquis », leur ras-le-bol d’avoir à subir des conditions
de vie de plus en plus dégradées.
En
2010, se sont rassemblées, autour de groupes musicaux, des associations dont le
mouvement YAM, pour Y’en
A Marre. Ils s’opposent à la fois aux fréquentes coupures d’électricité
et au dictateur sénégalais Abdoulaye Wade. En 2013, ces associations, avec
d’autres, participent au Forum social de Tunis. Ils dénoncent en particulier
les hold-up électoraux. Le Burkina Faso, en octobre 2014, voit naître le
balai citoyen contre l’assassin de Sankara, Blaise Compaoré, pilier de
la Françafrique qui a joué un rôle déterminant dans la déstabilisation du
pouvoir de Gbagbo en Côte d’Ivoire. Le sinistre personnage est par ailleurs
mouillé dans l’assassinat du célèbre journaliste Norbert Zongo et, comme
presque tous les dictateurs de la région, se prépare à la continuation de son
règne en voulant modifier la Constitution. Le balai citoyen a appelé à l’action ; des caravanes sillonnent
le pays, des concerts de mobilisation citoyenne se multiplient. Le pouvoir n’en
a cure et réunit l’Assemblée nationale pour modifier l’article 37 de la
Constitution. Surprise ! Des centaines de femmes défilent dans la
capitale. Le jour du vote, le 30 octobre, ce sont des dizaines de milliers de
manifestants qui affrontent les forces répressives à mains nues (plus de 30
morts). L’Assemblée nationale est incendiée puis les manifestants se dirigent
vers le Palais présidentiel pour s’emparer de Compaoré. Il est exfiltré par
l’armée française, déposé dans la capitale ivoirienne dont il acquiert la
nationalité afin d’échapper à la justice.
Au-delà
de cet « épisode », la vague
de dégagisme qui déferle sur les pays arabes se propage désormais en
Afrique. Quelques exemples : le TLP
au Congo (RDC) Tournons la page, Lyina au Tchad On est fatigués. Pour
nettoyer les écuries d’Augias de la Françafrique, le balai ne suffit pas !
Qui plus est, la misère dans certaines parties de ces pays, les divisions entre
cultivateurs et nomades sur fond d’accroissement démographique et de raréfaction
des ressources en eau, ne facilitent pas l’unité du peuple et permettent tout
au contraire l’implantation de « groupes djihadistes »
instrumentalisant les divisions, y compris religieuses. En outre, le poids de
l’armée et des forces de police au sein de ces Etats corrompus limite
l’expression de mouvements citoyens démunis de projet politique à la hauteur
des enjeux.
Toutefois,
à l’image de la FRAPP au Sénégal, plus connue sous l’appellation France
dégage, la maturation s’accélère. Ce Front pour la Révolution Anti-impérialiste
Populaire et Panafricaniste, non seulement dénonce la recolonisation
économique de l’Afrique, mais s’en prend également au franc CFA, aux divisons
territoriales imposées par la colonisation. Il s’est surtout fait connaître,
dès octobre 2018 en dénonçant les groupes Auchan et Carrefour accusés de tuer
le commerce local.
GD,
le 26.05.22
(1)
d’après l’article
de Amzat Boukari Yabara dans L’Empire qui
ne veut pas mourir (voir rubrique Nous
avons lu)