Poème de Pedro
combien sont-ils
ces êtres privés d’aube
par la faim
qui les achève pendant
la nuit
combien sont-ils
ces être privés de nuit
par la bombe
qui les terrasse
pendant le jour
combien sont-ils
ces être privés de rêve
par le labeur
qui les anéantit jour
et nuit
combien sont-ils
ces être privés de rire
par la mort
qui les parcourt nuit
et jour
combien sont-ils
qu’importe
jour après jour
nuit après nuit
d’une oppression à
l’autre
le monde entier
eux compris
s’émeut
du but raté d’un
sportif enrichi
de la peau flétrie
d’une vedette vieillissante
du mariage raté d’une
quelconque princesse
et qu’importe
si je pleure en dedans
Pedro Vianna
Paris 6.VI.2016
in Décalages,
en toute nudité