Rouges de colère car les classes populaires ne doivent pas payer la crise du capitalisme.



Verts de rage contre le productivisme qui détruit l’Homme et la planète.



Noirs d’espoir pour une société de justice sociale et d’égalité


mardi 31 mai 2022

 

Nous avons lu…

 L’empire qui ne veut pas mourir.

Une histoire de la Françafrique

 Un collectif de journalistes, de militants associatifs, tous spécialistes des relations françafricaines, par leurs différentes contributions historiques, éclairent cette histoire occultée. L’indépendance octroyée a permis aux différents gouvernements français, dès la fin de la seconde guerre mondiale, de conserver une domination sur l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest et même de s’ingérer hors de son « pré carré ». Des pactes de corruption furent conclus avec des caciques formés, encadrés par l’armée française mais également par des civils introduits dans les hautes sphères des Etats. Cette histoire méconnue est celle des massacres comme celui de soldats « sénégalais » qui en 1944 réclamaient pacifiquement leur solde. De cette guerre secrète menée au Cameroun des années 50 à 60 contre les guérillas indépendantistes de l’Union des populations camerounaises, des camps de concentration, de torture, des bombardements aériens, des insurgés fusillés dont les têtes tranchées furent exhibées au bord des routes. C’est aussi celle de la sécession du Biafra, de la manipulation de l’opinion à laquelle se sont livrés B. Kouchner et Foccart. Ça puait le pétrole à ravir pour un échec colonialiste, se traduisant par 500 000 à 1 million de morts - chiffres imprécis et comme disait Mitterrand, à propos du Rwanda « un génocide dans ces pays-là, c’est pas grave ».

Mais aujourd’hui, la jeunesse africaine, décidée à s’en prendre aux vieux autocrates, à cette « République française des mallettes », à la corruption, se trouve confrontée non seulement à la répression mais aussi aux appétits des impérialismes concurrents qui viennent faire leur marché dans cette Afrique convoitée (Russie, Chine, pétromonarchies, sans compter les USA déjà installés).

A lire pour faire mentir cet adage : un peuple qui en domine un autre ne peut être un peuple libre,  d’autant que le pillage des ressources, tout comme l’exploitation d’une main d’œuvre à bas coût entretient indirectement un esprit de domination raciste à l’aide de miettes octroyées à la classe moyenne qui bénéficie d’une consommation d’une production délocalisée. Au-delà des tristes figures républicaines jamais inquiétées (y compris les mercenaires employés) pour les crimes commandités, il y a des personnages ignorés qu’il convient de découvrir comme Sylvanus Olympio, Ernest Ouandié ou Felix Moumié (tous exécutés)… ou l’écrivain Mongo Beti. GD

Collectif : Thomas Borrell, Amzat Boukari Yabara, Benoît Collombat, Thomas Deltombe, Seuil, 2021, 25€