Désobéir au nom de « l’état de nécessité »
écologique
C’est la notion juridique évoquée dans la défense des
faucheurs volontaires anti-glyphosates ou des décrocheurs de portraits de
Macron. L’état de nécessité permet de légitimer une action illégale dans la
mesure où celle-ci répond à un danger grave et imminent. Les juges sont allés
dans ce sens au vu des dangers que présente l’usage de pesticides dans l’affaire
de 21 faucheurs volontaires ayant repeint des bidons de pesticides remplis de
glyphosate, dans 3 jardineries, pour alerter sur leurs dangers. Le procureur a
fait appel. Jugement le 30 mai à Toulouse. En décembre 2021, le tribunal de Perpignan
relaxe un faucheur sur cette base, pour avoir participé au fauchage de
tournesols génétiquement modifiés. Greenpeace a mobilisé ce motif, suite à
intrusion sur la centrale nucléaire du Tricastin pour en dénoncer sa vétusté en
février 2020. Le 11 mai, trois faucheurs volontaires anti-glyphosates ont écopé
de condamnations très lourdes. En septembre 2019 la relaxe d’un groupe d’activistes
au nom de cette notion a été retentissante pour les décrocheurs de portraits de
Macron. Ils ont été condamnés en appel et la cour de Cassation, le 18 mai, a
confirmé la condamnation, estimant que s’emparer d’un portrait officiel du Président
dans une mairie est un délit (vol en réunion) et non un moyen d’expression. Les
« décrocheurs » ont l’intention de porter l’affaire devant la Cour
Européenne des Droits de l’homme.
Les avocats demandent aux tribunaux d’oser
l’innovation, de reconnaître un état de nécessité climatique. Cela fait débat. Indéniablement,
les notions d’état de nécessité et de liberté d’expression ont le vent en poupe
dans les affaires concernant des actes de désobéissance civile commis par des
militants écologistes. Au vu des dernières conclusions du GIEC c’est de plus en
plus d’actualité. Pour les faucheurs volontaires « la défense de la
biodiversité et du monde paysan est une guerre de basse intensité dans
laquelle les lobbies de l’agro-industrie
sont en train de monter en pression. Nous vivons un point de bascule avec la mise
en place de nouvelles biotechnologies particulièrement nocives. Avec la
Confédération paysanne et d’autres groupes militants on sait qu’il faut monter
en puissance ». https://rapportsdeforce.fr/